Europe : Un traité constitutionnel, pour quoi faire ?

dimanche 20 mars 2005, par Math P

Le deuxième tract d’Attac-Rennes

EUROPE : UN TRAITE CONSTITUTIONNEL, POUR QUOI FAIRE ?

L’Union européenne se construit depuis cinquante ans. Pourquoi lui donner maintenant une « constitution » ? Parce que le moment paraît favorable aux gouvernements et à la Commission européenne, acquis aux idées de Mme Thatcher. Il se peut en effet que dans le futur, de nouveaux gouvernements ou des peuples mettent en cause ces orientations. C’est donc le moment de poser une sorte de gros verrou indigeste de plusieurs centaines d’articles, que personne n’a le temps de lire en entier... Or il faut le lire, car c’est comme si la politique de notre gouvernement était inscrite dans notre constitution et qu’on ne pouvait la changer qu’à l’unanimité des citoyens !

LIRE LE PROJET DE TRAITE,
C’EST VOTER NON.

C’est que le projet des dirigeants actuels de l’Union européenne ne fait pas que des heureux ! Généreux avec les plus aisés, il organise la régression sociale. Le prétexte : la création d’un vaste marché où les garanties sociales sont en pratique affaiblies. Les pays, les salariés, les artisans, les paysans, sont mis en concurrence entre eux. C’est le « moins disant social » qui triomphe, malgré une « charte des droits » sans contrainte sérieuse pour les employeurs.

« LA CONCURRENCE LIBRE ET NON FAUSSEE » : UN ALIBI QUI CACHE LE PIRE

Depuis le berceau, on entend dire que la concurrence est bonne pour le consommateur. Il y a des cas, c’est vrai, où elle permet d’améliorer la qualité, et de contenir les prix. Mais tout ne peut être mis en concurrence sans danger. Certains services doivent offrir une sécurité maximale : hôpitaux, nucléaire, transports de passagers, de produits dangereux, ferroviaires, par exemple. Peut-on admettre une baisse des coûts salariaux au détriment de la sécurité, comme on le constate aujourd’hui, avec l’extension des emplois précaires ?

Nous connaissons les délocalisations, d’entreprises largement bénéficiaires, en Europe de l’Est ou ailleurs. Tout les jours des entreprises sont touchées. Mais les « délocalisations » existent en France même ! Exemple : dans l’Ouest, la DCN-Brest, les chantiers de l’Atlantique à Nantes, ont embauché des ouvriers qualifiés payés à des tarifs de manœuvre... A des conditions proches de celles de leur pays d’origine, pour des missions « temporaires ».

Peut-on admettre que des ouvriers d’Europe de l’Est soient ainsi traités pour éviter de payer convenablement des salariés voire des artisans domiciliés en France ? C’est ça la concurrence loyale ?

Le projet de directive « Bolkestein » prévoit d’aggraver cette situation. Il a été récemment différé pour ne pas gêner les partisans du OUI au référendum français.

Sévère avec les aides des Etats aux entreprises, avec la réglementation des services publics, les dirigeants européens sont parfois bien laxistes avec les principes de la concurrence « non faussée ». Il existe en effet des secteurs où très peu d’entreprises sont présentes…

Peut-on alors tolérer des fusions, qui affaiblissent la concurrence ? Peut-on admettre l’existence sur un marché d’un seul producteur européen, ou même la disparition de filières entières en Europe ? Les réponses de la Commission de Bruxelles sont contradictoires.

Une certitude : l’intérêt des salariés est secondaire, celui des consommateurs aussi. Par contre, les actionnaires sont bien servis.

LE PROJET DE TRAITE MENACE
LA DEMOCRATIE

Peut-on admettre que les plus riches s’enrichissent alors que la précarité, la pauvreté, et même la misère s’étendent ? Il faut partager la richesse et le pouvoir démocratiquement. Sinon la démocratie elle-même est menacée.

Pour Attac, la construction de l’Europe a pris la mauvaise direction. Quel que soit le résultat du référendum, nous devrons nous battre pour une Europe démocratique et sociale. Nous en sommes loin, mais nous pouvons et nous devons gagner !

Une victoire du NON, c’est une étape, un signal pour dire STOP, CA VA TROP LOIN DANS LA CASSE SOCIALE .

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