ESR (1), alterdéveloppement et mouvement altermondialiste.

mardi 9 janvier 2007, par Webmestre

Auteur Christian Delarue

Il ressort une contradiction forte entre la montée des exigences de DD et la très très faible prise en considération de ces besoins par les entreprises et la gouvernance globale. Pour peser il nous faut auparavant résoudre une difficulté quant aux divergences de priorités d’action des acteurs " contestataires " . Schématiquement, les syndicats prennent en compte les rapports sociaux et agissent contre l’exploitation de la force de travail alors que les associations, elles, luttent contre les lobbies et la technocratie, contre l’exploitation abusive de la nature tant du côté des prélèvements (ponction des matières fossiles...) que du côté des rejets (pollution). Cette division voire cette contradiction dans l’action tend à s’estomper. En effet, une évolution positive se construit via des partenariats admettant néanmoins des divergences d’analyses qui par le débat sont en passe de résorbtion . Cette évolution positive débouche sur des convergences et des actions communes en faveur du DD. De l’autre côté, la gouvernance globale comme les entreprises multinationales (EMN) sont prioritairement attachées à résoudre l’actuelle crise de rentabilité du capital ; le capital ne peut donc que très marginalement répondre aux urgences d’un alter-développement respectueux des besoins du présent et de l’avenir tant dans le domaine social qu’environnemental. Transformer le monde pour qu’il soit vivable pour tous dépasse largement leur objet. Il revient donc aux syndicats et ONG d’agir ensemble ou en complémentarité tant dans l’entreprise (I) comme producteur et consommateur que dans la société notamment via les services publics (II) et là comme agent du service public et comme citoyen et usagers.

1 - LES CONQUETES EN MATIERE de RSE SONT TRES LIMITEES.

Face à la pression externe (associative) ou interne (syndicale) certaines EMN intègrent quelques éléments d’amélioration du respect de la nature et de la biodiversité mais cela, on l’a vu dans le stage, ne va pas bien loin. Bien souvent les " chartes de DD " ne sont que du marketing. Le volet social est aussi des plus restreint . Ici ou là, la surexploitation ou le travail des enfants est finalement interdit ; ce qui est positif... et immédiatement mis à profit par les firmes qui se revalorise en vue de la concurrence (ex : NIKE) .

La conscience de ces limites intrinsèques aux sociétés privées n’invite évidemment pas à l’abandon du combat " DD " sur ses deux aspects le social et l’environnemental. Il s’agit plutôt de le poursuivre en lien avec celui mené dans et par les services publics et ce en articulant acteurs internes - les syndicats - et externes : les associations et citoyens.

2 - LE DEVELOPPEMENT DES SERVICES PUBLICS COMME PERSPECTIVE.

Les entreprises privées, y compris les coopératives (mais moindrement et différemment), produisent des marchandises et non des " richesses " sans autre précision . Le secteur public et les services publics ont eux vocation à produire des services et des biens publics non marchands. Cela suppose pour eux de se dégager d’une triple logique - financière, marchande et industrielle ou disons " industrialiste " . La logique moindrement industrielle s’attache à l’emploi de technologies propres et sobres. Se défaire d’une logique marchande suppose de relativiser les critères de rentabilité et la valorisation de l’environnement des sociétés transnationales. Le secteur public doit produire des valeurs d’usage et non des valeurs d’échange. C’est dans sa nature propre. Il permet le choix politique et l’intervention démocratique des citoyens et usagers, autre chose donc que la gouvernance et le marché.

Il ne s’agit que de la conclusion de fin de stage universitaires/syndicalistes - ISSTO Rennes Nov. 2005 Christian DELARUE snadgi-cgt35 et ATTAC

Christian DELARUE
Membre du CA d’ATTAC Rennes
Groupe "services publics"

1 - ESR : Entreprise socialement responsable ou RSE : Responsabilité sociale des entreprises

2 - Développement durable : « Un développement qui s’efforce de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ». Cette célèbre définition du développement durable proposée par Gro Harlem Bruntland en 1987 dans le rapport « Our common future » de la Commission Mondiale de l’environnement fait toujours référence. En identifiant simultanément trois dimensions du développement durable -dimensions économique, social et environnementale-

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