Le Meeting de l’Après Seattle

dimanche 19 décembre 1999, par Webmestre

Le Meeting de l’Après Seattle
À propos du Meeting du 16/12/1999, Ouest-France en date du 18-19 Décembre 1999 écrivait :

Rennes - Samedi 18 décembre 1999

JOSE BOVE FAIT UN TABAC

1500 personnes au meeting du « Collectif contre l’OMC » Organisé par le Collectif contre l’Organisation mondiale du commerce, le meeting avec José Bové, le paysan du Larzac et co-fondateur de la Confédération paysanne, a été très suivi à la Fac de Villejean. Un meeting citoyen à plusieurs voix.

On a refusé du monde au meeting d’après Seattle à la Fac de Villejean. La vedette en était José Bové. Il y avait peut-être 1500 personnes dans l’amphi Chateaubriand à l’appel du Collectif contre l’Organisation mondiale du commerce. Pascale Loget, adjointe au maire, se trouvait dans les premiers rangs. Henri Daucé, qui venait d’occuper le comité régional porcin avec des Confédérés de l’Ouest à la chambre d’agriculture de Bretagne, était présent. C’était un meeting à quatre voix. Le Manchot François Dufour, porte-parole national de la Confédération paysanne, l’a ouvert dans l’enthousiasme en donnant le sens de la soirée. Il était lui aussi au Contre-sommet des citoyens du monde aux États-Unis.

Plaçant les libertés avant le commerce, Vincent Espagne, représentant l’Observatoire de la mondialisation dont la présidente est l’Américaine Susan George à Paris, s’est élevé contre une « OMC foncièrement antidémocratique » aux yeux de son mouvement. Un mouvement qui s’était déjà mobilisé contre le projet d’Accord multilatérial sur l’investissement (l’AMI en sigle) voici quelques mois. Chacun se souvient que la France, à travers Matignon, a fait capoter ce projet international.

« Il y a des alternatives »

Troisième intervenant, Pierre Tartakovsky, délégué de l’Association pour la taxation des transactions financières, a vilipendé une OMC qui échappe à toute légitimité élective. Au Club de la presse, il avait confié auparavant son sentiment sur Seattle : « S’il y a eu échec, on n’y est peut-être pas pour grand chose mais on l’a mis en lumière et il y a des alternatives ». Pour lui, cette OMC là n’a pas pour vocation à réglementer les échanges mais au contraire à les libéraliser... Et cette OMC, il n’en veut pas ! Le dirigeant rennais d’Attac est Jean-Louis Métivier. Le plus attendu des quatre orateurs était encore José Bové. Il a repris ses thèmes favoris face à l’actuelle OMC, comme la « souveraineté alimentaire » en solidarité avec les paysans du Sud ou « la régulation des différends dans la transparence » grâce à un observatoire public à Genève, sous des slaves d’applaudissements. Le dénonciateur de la « mal-bouffe » a ironisé, au passage, sur la répression syndicale en fonction des casquettes : « Curieusement, certains qui cassent les préfectures ne sont jamais dérangés... ». Mais dans José Bové sommeille toujours le paysan du Larzac prêt à l’action. Il a invité son auditoire à détruire les champs d’expérimentation de maïs transgénique des firmes multinationales ou à lâcher dans la nature les truies illégales des porcheries industrielles en infraction avec l’environnement. De nombreuses questions ont ponctué la fin des interventions.

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