vendredi 22 novembre 2002, par
La première réaction en AG avec des comités voisins.
Avril 2000.
Certains d’entre-vous sont au courant : la rumeur ou l’oeil averti qui sait 
attraper l’entrefilet confidentiel du grand quotidien régional. D’autres ne 
savent pas : je vais donc m’employer à éclairer quelques lanternes, en 
rappelant des faits avant d’évoquer les réactions qu’ils ont provoqué puis 
les propositions qu’ils ont généré.
Ouest-France du 19 avril 2000, en quelques lignes de bas de page, informe ses 
lecteurs de la naissance d’un "comité Attac" dans le cadre du Conseil 
Régional. Paul Lespagnol du P.C, Isabelle Thomas du P.S., Jean Louis Merrien 
des Verts et Arnaud Hell  de "Tous ensembles à gauche" sont les quatre 
premiers d’un groupe qui compte s’étendre à une douzaine d’élus régionaux de 
Bretagne puis à la France entière. Leur noble objectif étant de "mettre en 
lumière l’influence de la mondialisation libérale et des transnationales sur 
des questions aussi cruciales pour la Bretagne que l’agriculture, l’eau et la 
marée noire."
Ce que le journal n’indique pas, c’est la présence de Bernard Cassen, qui 
préside Attac, à  l’adoubement de nos quatre preux locaux. Pour recevoir cet 
hommage, B.Cassen s’est dérangé. Mais il ne nous a pas dérangés. Nous 
pouvions dormir tranquilles. Eh oui, pas la moindre lettre, pas le plus petit 
coup de téléphone, pas même un E-Mail même pas un pigeon voyageur, un 
marathonien. Que dalle. Nib de news.
Nous fûmes donc surpris.
La surprise passée, la colère vint, qui, si elle est mauvaise conseillère, 
s’avère accessoirement bonne thérapeute.
S’ensuivirent nos premières réactions.
Le tout nouveau sous-groupe "Attac et le politique", 
justement, se réunissait le 21 avril pour débattre d’un texte d’orientation 
sur les rapports d’Attac avec les acteurs politiques. L’ordre du jour était 
trouvé ainsi qu’une application concrète du style "Attac et 
l’instrumentalisation politicienne" par exemple.
Notre réaction s’est donc organisée rapidement.
Nous avons d’abord écrit à Bernard Cassen, pour lui proposer de venir nous 
faire part de ses explications après avoir pris connaissance de notre 
mécontentement et de notre surprise. Nous lui avons proposé de venir le 04 
mai, jour de notre A.G annuelle.
Nous avons aussi invité nos voisins concernés, les groupes locaux d’Attac du 
voisinnage.
Enfin, nous avons estimé nécessaire d’entreprendre une réflexion portant sur 
les problèmes soulevés par cette affaire, qui n’est d’ailleurs que l’écho 
d’un double grincement : celui de notre démocratie interne et celui de nos 
relations avec les acteurs politiques en général. Nous souhaitons qu’elle 
débouche sur des propositions que nous soumettrons à l’avis du congrès 
national de St Brieuc en octobre.
 a)  à propos des relations Attac local et Attac national.
 a)  à propos des relations Attac local et Attac national.
Nous avons eût l’impression d’assister au pire : à la mise en place d’une 
relation d’appareil, à la farce privée d’un jet set politique à petite 
échelle : les élus régionaux sont de petite stature politique et Attac n’est 
qu’un mouvement naissant, il faut savoir s’en souvenir et consolider toujours 
notre mouvement en s’appuyant sur ses militants qui sont son unique garantie 
de survie. Il nous semble donc vital de mettre en oeuvre un code de relations 
local/national, de définir les fonctions respectives, d’assurer la cogestion 
des projets et son compte-rendu. Il nous faut établir des règles satisfaisant 
tous les acteurs concernés.
 b) à propos des relations entre Attac et les acteurs politiques :
 b) à propos des relations entre Attac et les acteurs politiques :
Avec les élus, nous partageons souvent des valeurs. Pas forcément des 
méthodes. C’est même pour cela que nous existons et que nous grandissons : 
notre identité se situe entre ces valeurs partagées et ces méthodes 
critiquées. C’est pour cela que nous craignons cette " instrumentalisation " 
que l’on peut aussi nommer " récupération " !
Il y a bien sur des niveaux d’échelle : assemblées nationales ou 
supranationales sont du point de vue législatif des points de passage 
obligés, trop éclatés pour être liés globalement à des relations locales. Par 
contre, les élus de proximité, régionale, départementale ou municipale 
semblent naturellement à portée de relations des groupes d’Attac des villes, 
des départements et des régions. En clair, il y a loin de Chantepie à la rue 
de Valence et Mr Merrien pourrait s’intéresser à nous plutôt qu’à la 
lointaine capitale. La aussi, des règles sont à établir, qui doivent préciser 
la place des élus dans notre association, justifier leur autonomie ou la 
refuser-il n’y a guère de moyen terme- et définir leur utilité pour notre 
association . Quand j’écris "notre", c’est un titre de propriété.
Ce ne sont que les prémisses d’un débat que nous pouvons commencer ce soir 
mais que nous devons achever pour l’A.G nationale d’octobre. Pour que Jean 
Grévin (1538-1570) soit pour toujours démenti, car il écrivait :
Et cependant le peuple est pareil à la balle,
Qui jamais n’a de repos : et puis rouge, et puis pâle,
ainsi qu’il est poussé par le muable vent.
On s’en joue, on le pille, on l’endort, on le lie...