Remettre l’économie à sa place !

mardi 28 novembre 2000, par Attac Saint-Malo Jersey

Remettre l’économie à sa place !

Remettre l’économie à sa place !

N’en déplaise à certains Attaciens, on aurait tort de se gausser de la presse locale. Ironie volontaire ou non, la juxtaposition sur la même page -reproduite ici in extenso- de deux articles, apparemment sans rapport, offre un véritable cas d’école pour celui qui souhaite faire le lien entre les préoccupations d’Attac et le pays malouin.

Nos élus seraient bien avisés d’en prendre également connaissance. Ils sauraient ainsi ce que pensent d’eux les responsables de la Chambre de Commerce : "les politiques veulent reprendre le pouvoir économique pour le donner au pays !...dès qu’ils montent à Paris, ils veulent reprendre le pouvoir ". Quelle audace !

Le pilonage médiatique local qui a précédé les élections consulaires a conduit les responsables de la CCI à multiplier les déclarations les plus contradictoires : " la CCI défend les intérêts de tout le monde " (Le Pays Malouin, voir ci-dessous) ou "La CCI est la seule structure capable d’exercer un contre-pouvoir ...S’abstenir, c’est perdre le pouvoir " (Ouest-France, 28 octobre 2000). Le pouvoir de quoi ?? Une réponse est donnée ...

C’est là, en effet, que la mise en page du Pays Malouin nous adresse un joli clin d’œil : l’article juxtaposé nous apprend qu’à l’heure de l’Erika, de l’ Ievoli Sun et autres succédanés de l’Amoco Cadiz, il s’est trouvé à Saint-Malo un fonctionnaire un peu trop zélé pour oser rappeler la loi. A qui ? Aux " responsables " de la CCI, bien sûr ! Ceux qui, de leur propre aveu, dans l’article situé sur la même page, affirment benoîtement " n’avoir d ?autres ambitions que celle de s’occuper de leurs entreprises ". Ce fonctionnaire a décidé d’immobiliser des navires dans le port.

En effet, depuis octobre1998, nous y apprend-on, deux à trois bateaux par semaine ont livré de jeunes bovins en provenance d’Irlande (on aimerait en savoir plus à ce propos... ) à Saint-Malo. La CCI a perçu une dîme légale sur ces opérations, en tant que concessionnaire chargé des responsabilités afférentes. Pour ne pas ralentir les rotations, " les capitaines de ces navires avaient pris l’habitude de décharger le fumier en pleine Manche". On ose espérer que ce n’était pas devant les plages malouines qui font, par ailleurs, la fierté des dépliants publicitaires de la même CCI !

Pourtant, certains à la C.C.I semblent penser que l’immobilisation de ces navires dans le strict respect de la loi et de l’environnement finirait par donner " une mauvaise image du port malouin auprès de quelques armateurs ! ...". Le même fonctionnaire - décrit comme " un peu trop pointilleux " selon certains à la C.C.I - tirait cette conclusion de sa longue carrière, à propos de la sécurité maritime : " La plupart des accidents ont une origine humaine...La pression économique est telle qu’elle pousse les capitaines à ne plus ralentir par mauvais temps. Mille inspecteurs supplémentaires n’y changeraient rien... " (Le Monde, 20 décembre 2000). Or, le gouvernement vient de créer 200 postes supplémentaires à cet effet dans le prochain budget...

La liste unique en lice pour la direction de la CCI, à l’issue de cette brillante gestion du patrimoine, vient d’être élue haut la main. Léger bémol cependant : le taux d’abstention dépasse les 70%...Représentatifs de qui ?

N.B : Si vous voulez connaître les caractéristiques et l’état de santé d’un navire, consultez la base de données du Centre Administratif des Affaires Maritimes, installé à Saint-Malo sur le site : www.equasis.org

L’extrait du journal concerné :

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