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AU NOM DES SERVICES PUBLICS, je dis NON au Traité constitutionnel

dimanche 6 février 2005, par Arcueil Cachan Gentilly Kremlin-Bicêtre

Éducation, Santé, Culture, Énergie, Eau, Transport..., des biens communs et des services auxquels nous tenons et auxquels tous les citoyens doivent avoir accès.

* Des principes affirmés... La constitution évoque l’accès à ce qu’elle appelle les Services d’intérêt économique général (SIEG), cohésion sociale oblige... Article II-96 (Titre IV : solidarité) : « L’Union reconnaît et respecte l’accès aux services d’intérêt économique général tel qu’il est prévu par les législations et pratiques nationales..., afin de promouvoir la cohésion sociale et territoriale de l’Union » Article III-122 : « ...les services d’intérêt économique général en tant que services auxquels tous dans l’union établissent une valeur »...C’est une formulation en retrait par rapport aux précédents traités, en particulier le Traité de Nice.

*...Mais non définis Les SIEG (Services d’intérêt Économique Général), notion plus ambiguë que celle de « service public », ne sont pas définis. La Cour de Justice Européenne (CJCE) indique que « Constitue une activité économique toute activité consistant à offrir des biens et services sur un marché donné ». Nous sommes bien avancés...La Commission de l’UE a déclaré qu’ « il n’est pas possible d’établir a priori une liste définitive de tous les services d’intérêt général devant être considérés comme non économiques » Les SIG (Services d’intérêt général) - notion plus large, évoqués ici ou là dans la littérature européenne, ne figurent pas dans la Constitution

*...Mais réduits à leur plus simple expression Nous sommes loin des principes affirmés dans le Préambule de notre constitution Française : « La Nation garantit à tous...la protection de la santé, la sécurité matérielle et les loisirs »... « La nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture »... « L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque...est un devoir d’État ». Nous sommes loin de la réflexion actuelle sur la notion de « biens publics mondiaux » : eau énergie, santé, éducation, culture... Devrons-nous nous contenter d’un simple minimum vital en matière de service universel, présentant les caractéristique de continuité, de qualité, et d’accessibilité tarifaire ?

*...Mais contredits par les autres articles du Traité constitutionnel Là, les règles de la concurrence prévalent par rapport aux autres règles
- Dans l’article II-96 l’accès aux SIEG doit se faire « conformément à la constitution ». Or la Constitution érige la concurrence en règle indépassable, dès la définition des objectifs de l’Union : « L’Union offre à ses citoyens un espace de liberté de sécurité et de justice sans frontières intérieures, et un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée » (Article I-3-2). Et plus loin : « Les entreprises chargées de la gestion de services d’intérêt économique général...sont soumis aux dispositions de la constitution, notamment aux règles de concurrence... » (Article III-166-2)
- Pour ne pas fausser la concurrence, les choix politiques des gouvernants sont encadrés : la possibilité pour les États d’édicter ou de maintenir des réglementations, concernant, entre autres, les entreprises publiques sont étroitement limitées par les articles III-166-1 et III- 161.
- Pour les mêmes raisons, les choix politiques des gouvernants sont encore contrôlés, puisque les États ne peuvent accorder d’aides que de façon très restrictive : « ...Sont incompatibles avec le marché intérieur...les aides accordées par les États membres ou au moyen de ressources d’État sous quelque forme que ce soit qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines production ».Article III-167-1. Et l’on pourrait citer bien d’autres passages de la constitution : Décidément, cette IIIème partie de la constitution, portant sur « les politiques et le fonctionnement de l’Union » signe la mort des services publics, de quelque façon qu’on les nomme, et l’impossibilité de l’Europe Sociale.

* L’impératif de la libéralisation... La « libéralisation », c’est la mise en concurrence. Toute les politiques de l’Union sont allées dans ce sens depuis la fin des années 1980 : Télécommunications depuis 1998, Postes (en cours), Électricité, transports routiers, ferroviaires, aériens ou sur voies navigables... Le Traité Constitutionnel en inscrit maintenant la règle, en particulier dans l’article III-148 : « Les États membres s’efforcent de procéder à la libéralisation des services au delà de la mesure qui est obligatoire en vertu de la loi-cadre européenne...La Commission adresse aux États membres intéressés des recommandations à cet effet. »

* ...Qui conduit à immanquablement à la disparition du service public Nos dirigeants affirment que la libéralisation ce n’est pas la privatisation, et que ce n’est pas la disparition des services publics. Il en est bien autrement dans la réalité : la libéralisation des entreprises publiques les oblige ...à être concurrentielles. Dès lors les publics ou les activités non immédiatement profitables ne peuvent les intéresser. La « péréquation tarifaire », propre aux services publics ne peut plus fonctionner. L’évolution des tarifs de téléphone(selon que l’on est gros ou petit consommateur) ou des dessertes ferroviaires en portent témoignage. Seules resteraient à l’État les activités non rentables. L’idée qu’à terme le fonctionnement du marché sera le meilleur régulateur et que peu à peu « les tarifs doivent tendre vers les coût » a été exprimée par la Commission.

* ...Et par dessus le marché, un projet bien avancé de Directive Européenne (Bolkestein)... ...Qui se propose de « supprimer tous les obstacles » à la libre circulation des activités de service (environ 70% des activités, dans les pays développés) aux dépends des normes sociales, environnementales, de protection des consommateurs...Mieux que l’Accord Général sur les Services (AGCS), négocié au sein de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) !

Non, nous ne nous réjouirons pas avec E.A Seillière, Président du MEDEF : « La constitution est un progrès pour une économie plus flexible, plus productive et pour un État allégé » (Université du Medef 2004)

L’Union Européenne peut et doit faire mieux !

CE QUE NOUS VOULONS :

- Les services publics comme droit du citoyen et comme manifestation du principe de solidarité doivent être inscrits parmi les valeurs de l’Union : Partie I-2
- Ils doivent faire partie des objectifs de l’Union : Partie I-3
- Ils doivent être affranchis des règles de la concurrence, c’est la condition du développement de services publics Européens, et de la coopération entre eux.

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