Le plan d’Emmanuel Macron pour enterrer la taxe européenne sur les transactions financières

, par Attac France

Lors de son intervention sur l’Union européenne à la Sorbonne, Emmanuel Macron a évoqué son point de vue sur la taxe européenne sur les transactions financières (TTF). « Il y a deux pays en Europe qui ont une taxe sur les transactions financières », la France et la Grande-Bretagne. Puis, en référence à la taxe britannique, le président français a déclaré : « Prenons cette taxe, généralisons-la à l’ensemble de l’Europe ».

Pour Dominique Plihon, porte-parole d’Attac, il s’agit d’une posture : « Cette semaine ont été présentés les textes budgétaires visant à alléger la taxe française sur les transactions financières [1]. Quant à la taxe européenne, au lendemain de son élection, Emmanuel Macron avait insisté pour repousser un accord pourtant proche à l’horizon lointain du Brexit [2]. Les apparences ne doivent tromper personne : Emmanuel Macron cherche à enterrer la TTF européenne tout en sauvant les apparences ».

Pour Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac, « Emmanuel Macron prend pour exemple la taxe britannique (“stamp duty”) qui est en réalité un simple impôt de bourse qui ne s’attaque pas à la finance spéculative, très loin de l’ambition initiale de taxe européenne. Il souhaite la généraliser à l’échelle de 27 pays, alors que certains sont très réticents à l’idée même de taxer la finance. Un accord était pourtant proche pour une véritable TTF dans le cadre d’une coopération renforcée de 10 pays après des années de négociations ».

« Emmanuel Macron pourrait ainsi profiter de la faiblesse du gouvernement allemand, un des principaux promoteurs de la taxe européenne, et de l’opposition des grandes places financières européennes (Pays-Bas, Luxembourg, Irlande), pour couler le projet d’une taxe européenne ambitieuse sur les transactions financières – renvoyée au mieux à un simple impôt de bourse européen, au pire abandonnée. L’aide au développement ou la lutte contre les dérèglements climatiques sont des enjeux trop sérieux pour que leur financement dépende de la politique d’annonces d’Emmanuel Macron et de bidouillages aventureux sans lendemain », conclut Maxime Combes.

Cette nouvelle déclaration sur la TTF, comme d’autres propos tenus par Emmanuel Macron à la Sorbonne (sur l’aide publique au développement, sur les migrant·e·s ou sur la lutte contre l’évasion fiscale) révèle un énorme décalage entre les propos du président et la réalité de sa politique.


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Crédit photo : Flickr


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