La monnaie au service de la société

mercredi 29 avril 2020, par Harribey Jean-Marie , Jeffers Esther, Plihon Dominique

L’objectif de cette note est de montrer le rôle stratégique de la politique monétaire et de la création monétaire par la banque centrale face à la crise du capitalisme mondialisé, dont la pandémie du coronavirus est une conséquence et une manifestation tragiques.
La monnaie n’est pas uniquement un instrument économique destiné à favoriser les échanges, c’est aussi et surtout une institution sociale, au service de la société. La politique monétaire doit donc être mobilisée pour que la création monétaire contribue au financement des services publics et de la transition sociale et écologique. Cette conception de la monnaie qui est présentée dans cette note, et qui était considérée comme inacceptable avant la crise, prend tout son sens aujourd’hui. C’est elle qui légitime le financement monétaire des dépenses publiques par la banque centrale, pour en finir avec l’endettement toujours croissant des États sur les marchés financiers. La qualité de prêteur en dernier ressort de la banque centrale doit s’appliquer à l’État et aux collectivités publiques, et pas seulement aux banques ordinaires.
Cette note propose une analyse critique des propositions récentes qui vont dans le sens d’un financement monétaire des dépenses publiques, mais ne vont pas au bout de la logique de rupture avec la domination des marchés financiers, et de la priorité à donner aux objectifs sociaux et écologiques. Elle présente les voies d’une politique monétaire alternative, et les moyens de reprendre le contrôle de la dette publique dans l’intérêt général, et non celui de prédateurs financiers, tels que BlackRock.