en marge de la COOP26

le rapport du GIEC présenté par André Oliva sur Radio résonnance

, par JN

Rapport du GIEC

La COP 26 s’est ouverte le 31 octobre à Glasgow.

A cette occasion, le GIEC vient de sortir la première partie de son nouveau rapport, le 6ème depuis sa création en 1988. On en retiendra surtout le « Résumé à l’intention des décideurs » et aussi le communiqué de presse publié le 9 août.
Ce n’est que le rapport du groupe de travail n°1 chargé des éléments scientifiques de l’évolution du climat. Les groupes de travail 2 qui s’occupe des conséquences et de l’adaptation et le groupe 3 de l’atténuation du changement climatique publieront le leur dans le courant de 2022.

Rappelons que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat est l’organe des Nations unies chargé de rassembler et d’évaluer les travaux scientifiques consacrés aux changements climatiques. Il a été créé en 1988 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale. Il a pour mission de fournir, à intervalles réguliers, des évaluations scientifiques concernant les changements climatiques, leurs conséquences et leurs risques, et de présenter des solutions pour atténuer ce changement. Des milliers de personnes contribuent aux travaux du GIEC dans le monde entier.La méthode employée par les 234 auteurs représentant 66 pays et les 517 auteurs collaborateurs de ce premier groupe de travail a consisté à lire, évaluer, commenter, des milliers de travaux scientifiques. Plus de 14 000 références sont citées, c’est à dire ont été prises en compte pour l’élaboration du rapport.

Le résumé fait 61 pages est divisé en quatre chapitres :
A La situation climatique actuelle
B Les futurs climatiques possibles
C Informations climatiques sur l’évaluation des risques et l’adaptation régionale
D limiter le changement climatique futur.

Il est rédigé selon les critères scientifiques les plus rigoureux. Il regorge de données chiffrées, de tableaux, de graphiques, de cartes.Un lecteur non averti sera surpris de ce que les éléments clés du rapport soient formulés, soit comme des états de fait, ou soient associés à un niveau de fiabilité forte, fiabilité moyenne, fiabilité faible selon ce que l’état des recherches permet d’affirmer. Cette façon de procéder est tout à fait normale et courante dans les sciences. Fiabilité faible signifie que l’on a pas ou pas encore des éléments permettant de trancher dans un sens ou dans l’autre. (Peut être pourrait-on plutôt traduire par certitude, probabilité forte, probabilité moyenne, probabilité incertaine) Ce qui ne signifie pas qu’une fiabilité faible ne doive pas être prise en compte si ses conséquences sont graves ou catastrophiques.

Si on ne veut pas lire les 61 pages de ce « Résumé pour les décideurs » on lira avec beaucoup d’intérêt le communiqué de presse publié le 9 août par le Giec et qui reprend les conclusions de façon claire, rapide, et accessible. Il est court, deux pages, et se lit très facilement. On le trouve sur internet en tapant Giec communiqué 9 août.

Ce « résumé du résumé » va à l’essentiel sans tout l’appareil scientifique qui lui sert de base.Et là les scientifiques vont droit au but sans faire de détours. Le titre d’abord : « Changement climatique généralisé et rapide, d’intensité croissante ». Mme Masson-Delmotte co-présidente du GIEC déclare : « Il est clair depuis des décennies que le climat de la Terre change, et l’incidence des activités humaines sur le système climatique est incontestable ».

Le rapport montre que les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont élévé les températures d’environ 1,1° depuis la période 1850-1900 et conclut que la température mondiale, en moyenne sur les 20 prochaines années devrait atteindre ou franchir le seuil des 1,5°
Et cette augmentation de température a elle même des conséquences :
Le changement climatique intensifie le cycle de l’eau. Cela apporte des pluies plus intenses avec les inondations qui les accompagnent mais aussi des sécheresses plus intenses.Il est probable que les précipitations augmenteront aux hautes latitudes alors qu’une baisse est projetée dans une grande partie des régions subtropicales. Avec tout ce qu’on peut imaginer pour des populations déjà en grande difficulté
Les zones côtières seront confrontées à l’élévation du niveau de la mer tout au long du XXIème siècle et même après, et cela même après l’arrêt des émissions de gaz à effet de serre.
La poursuite du réchauffement amplifiera la perte du manteau neigeux saisonnier, la fonte des glaciers et des calottes glaciaires et la diminution des glaces de mer arctiques en été. Fonte du « pergelisol », sol toujours gelé, au nord du Canada et de la Sibérie, libérant du méthane, très puissant gaz à effet de serre, et des microbes congelés depuis des milliers d’années.
Il est possible que certains aspects du changement climatique soient accentués dans les villes, en particulier la chaleur.

Pour la première fois, le sixième rapport offre une évaluation régionale poussée du changement climatique. On trouvera ces informations sur interactive-atlas.ipcc.ch

« Il faudra, pour stabiliser le climat,procéder à des réductions fortes, rapides et soutenues des émissions de gaz à effet de serre et ramener à zéro les émissions nettes de CO2... » a déclaré M.Zhai co-président du GIEC.

Ce communiqué, qui condense l ’essentiel du Rapport aux décideurs, il faut le lire, car après tout, dans une démocratie, en principe, les décideurs c’est nous... Enfin ça devrait... C’est sans doute pourquoi ce rapport, publié en Anglais, n’a pas été traduit en Français par les soins du gouvernement, mais par des bénévoles. En Macronie, l’Anglais serait la langue des décideurs ?