Vers le démantèlement de la diversité artistique et culturelle en Région Centre ? Pétition & projection-débat (04 avril, Images du Pôle, Orléans)

LES FAITS

* L’avènement et la banalisation manifeste d’un discours fondé sur la libre concurrence dite "nécessaire" entre secteur marchand et action publique

En ce début d’année, les retours partiels de la Direction Régionale des Affaires Culturelles font apparaître un désengagement de l’état dans le soutien qu’il apportait jusqu’alors à un panel d’acteurs de l’action culturelle. Les plus touchées sont les associations artistiques et culturelles, compagnies, salles de spectacles, les festivals, cinémas de proximité, les Espaces Culture Multimedia (ECM), lieux de diffusion alternatifs et espaces de création.

* Une politique budgétaire qui tend à séparer la création, la diffusion, l’éducation artistique et l’action culturelle

Ce désengagement, bien que portant sur des montants relativement modestes pour l’Etat : de 5 à 20 000 € par structure et par an, soit l’équivalent de la moitié du budget annuel d’une structure) met en péril des structures et des emplois. Il a pour conséquence immédiate une réduction drastique des activités à destination des publics. Il n’a été précédé d’aucune concertation ni annonce. Aucune proposition d’évolution graduelle n’ont été proposée à ce jour aux structures concernées dont, les bilans d’activités et l’intérêt général de leurs actions n’ont été remis en cause.

* Toutes formes de désengagement a des conséquences sur les politiques locales

Cette évolution brutale de ces aides publiques va avoir pour conséquence de transformer profondément le paysage culturel de notre région. Elle remet en cause un maillage territorial qui garantissait une diffusion plurielle, la rencontre des oeuvres avec un public large et diversifié, la pluralité de la production, la sensibilisation et la formation des publics.

QU’EST-CE QUE L’ACTION CULTURELLE EN REGION CENTRE ?

Aujourd’hui, l’avènement du multimédia sur Internet, l’omniprésence de la télévision dans le quotidien et l’utilisation massive d’outils numériques transforment en profondeur les pratiques culturelles. Ceci induit de nouveaux types de relations entre artistes, diffuseurs, producteurs et spectateurs. Nos structures jouent un rôle prépondérant : à la croisée de ces évolutions, elles travaillent quotidiennement à la construction de clefs de lecture et réalisent un travail charnière de pédagogie, de médiation en utilisant des cadres d’action perpétuellement réinventés dans les écoles, les hôpitaux, les prisons et, bien sûr, tout au long de l’année dans nos quartiers :

 Les soirées de la Mariée Désirante (projections de films expérimentaux à la Scène Nationale d’Orléans)
 Festival Extension (Tours)
 Festival Quartier documentaire (Orléans)
 Festival BanditsMages (Bourges)
 Le village numérique (Orléans)

Bien que les enjeux soient importants pour la diversité culturelle, les collectivités territoriales ne pourront pallier la diminution conséquente ou l’arrêt de ces financements. Or les structures concernées sont parmi les plus fragiles. Par leur petite taille, d’abord, mais aussi car celles-ci n’ont pas la même visibilité auprès du grand public qu’un cinéma ou un théâtre par exemple. Il est plus facile de s’attaquer aux petites associations ou compagnies qu’à ceux qui ont pignon sur rue. De plus, il faut savoir que chaque opération, même ponctuelle, demande un long travail souterrain, souvent mené par des bénévoles. Et sans appui financier pour couvrir les dépenses de fonctionnement, aucun projet ne peut aboutir.

Dans sa lettre de mission la Ministre de la Culture du 01/08/2007, le Président de la République demande de veiller à ce que les "aides publiques favorisent une offre répondant aux attentes du public". Or qui peut répondre efficacement à cette demande sinon ces petites structures, dont l’existence assure à la fois diversité de l’offre et proximité géographique ?

ET DEMAIN ?

Les baisses de subvention ciblent aujourd’hui le spectacle vivant, le multimédia, le cinéma et l’audiovisuel mais concernera certainement demain tous les secteurs artistiques et culturels sous différentes formes. Ex : Suppression de l’aide à la production réservée aux artistes plasticiens. La licence d’entrepreneur de spectacles qui est désormais obligatoire pour tout responsable de structure associative ou commerciale dont l’activité habituelle est la production de spectacles.

Autre exemple avec l’offensive des grands Circuits contre les salles de proximité à programmation Art et essai et contre les petites salles en milieu rural. Les Circuits accusent les salles aidées par les collectivités territoriales de concurrence déloyale. Or, contrairement aux Circuits, ces salles mênent un travail d’action culturelle et de diversification de la programmation qui les fragilise économiquement d’autant plus que les Circuits font pression sur les distributeurs pour monopoliser les films art et essai porteurs et veulent imposer un cinéma à plusieurs vitesses.

Quel choix aura le public lorsqu’il n’existera plus que les grandes institutions (musées, cinémas multiplexes, théâtres nationaux). Lesquels proposeront une palette plus réduite puisqu’il n’y aura plus autant de partenariats et de rencontres comme aujourd’hui avec les acteurs locaux actuels ?

C’est pourquoi nous souhaitons alerter l’opinion publique en amenant des éléments d’information aux élus, médias et réseaux d’acteurs sur le bien-fondé de nos actions et en favorisant l’ouverture d’un dialogue avec les pouvoirs publics sur la base d’une évaluation qualitative et quantitative des politiques publiques dans le domaine de la culture en région Centre.

Nous invitons également toute personne ou structure qui se reconnait dans ces enjeux à manifester son soutien en signant cette pétition sur
www.crac-centre.org/petition

Structures constituant le collectif :
 Bandits-Mages (18-Bourges)
 Labomedia (45-Orléans)
 Barnabé (45-Orléans)
 Cents Soleils (45-Orléans)
 Sans canal fixe (37-Tours

Site du collectif : http://www.crac-centre.org/

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A quoi sert l’argent de la culture ?

vendredi 4 avril

20h30 à Images du Pôle

24 rue de Limare, 45000 Orléans

02.38.53.57.47

Projection de films courts réalisés grâce aux subventions publiques

Depuis le début de l’année, de nombreuses structures culturelles ont appris la suppression d’une partie de leurs subventions publiques. Cette soirée invite toutes les structures régionales à projeter le travail réalisé grâce à ces aides et ainsi expliquer au public leur intérêt.

En présence des structures concernées par le désengagement de l’Etat.

www.imagesdupole.org