LETTRE MENSUELLE AVRIL 2020

mercredi 1er avril 2020
par  Attac Paris 12

- La crise sanitaire actuelle montre la fragilité d’une économie mondialisée. Il devra lui succéder une révolution écologique et sociale, en rupture avec les politiques passées ». -* Maxime. Combes porte parole d’Attac .

Jamais, depuis 1945, le monde n’avait connu une situation aussi instable. L’épidémie du coronavirus révèle les grandes fragilités de nos systèmes sociaux et économiques globalisés, exploitant toujours plus le travail et le vivant.
Cette crise est le symptôme d’une mal-organisation profonde du monde, qui favorise la propagation de ce genre d’épidémies. Ce qui est notable, c’est que ce constat est aujourd’hui partagé par de plus en plus de personnes. Il n’est plus cantonné au sein des ONG.
La crise sanitaire a favorisé cette prise de conscience, y compris dans les hautes sphères décisionnaires.
Il est urgent de désarmer ce système qui réchauffe la planète et fait s’effondrer la biodiversité, en plus d’aggraver la précarité et les inégalités.
Le risque de revenir à la situation initiale avec une relance de l’économie et la consommation existe . On voit déjà le Canada annoncer qu’il sauvera ses industries pétrolières et gazières, et l’ensemble des pays, dont la France, vouloir porter secours à leur secteur aérien. Nous ne savons pas quel sera le réel impact de cette crise sur nos systèmes économiques et sociaux, mais nous savons maintenant que nous ne sommes pas prêts à absorber ce genre de phénomènes.
La crise du Covid-19 ne doit pas être une parenthèse. Cette crise montre qu’une intervention bien plus forte de la puissance publique est nécessaire pour contraindre les marchés et répondre aux besoins humains et écologiques.
Nous devons nous mobiliser pour que cette intervention ne soit pas l’affaire de quelques semaines ou de quelques mois.
Des « décisions de ruptures », pour reprendre les propos du Président, ne peuvent pas être conjoncturelles ; elles doivent dessiner un autre futur.
Le Gouvernement a annoncé un paquet de 45 milliards d’euros d’aides ainsi que 300 milliards de garanties de prêts bancaires.
Ces mesures sont nécessaires pour maintenir le tissu productif, mais elles doivent être en priorité pour les entreprises réellement en difficulté. Surtout, avec ses interventions massives dans l’économie, l’État devrait se donner l’opportunité de réorienter le système productif du pays
Il s’agit de le rendre plus juste sociale et en mesure de satisfaire les besoins essentiels des populations, compatibles avec les grands équilibres écologiques.
Doit-on investir de l’argent public dans des compagnies aériennes, des entreprises pétrolières, gazières ou chimiques ? Doit-on défendre des systèmes agricoles qui ne respectent pas l’environnement ?
Pas un seul euro ne devrait être versé à des entreprises polluantes. Ne doivent être soutenues que des entreprises qui abandonnent progressivement leurs activités polluantes dans des activités socialement et écologiquement soutenables.
Il faut aussi se poser la question de la relocalisation de notre production. Concrètement une taxe kilométrique sur tous les modes de transport augmenterait le coût du fret et dissuaderait le transport de marchandises sur de longues distances.
Cette taxe inciterait au développement des circuits économiques locaux et régionaux et rendrait le commerce de longue distance très peu compétitif.
Je ne sais pas si cette crise saura remettre en cause le système mondial, les pouvoirs disproportionnés des multinationales, la rentabilité financière à court terme... Mais l’enjeu est de se saisir de ce basculement pour mettre ces questions au premier plan.
La relocalisation des activités pour réduire notre empreinte écologique doit guider les choix structurels à prendre dans les semaines, les mois, et les années à venir .
Aujourd’hui nous sommes en train d’éteindre un incendie, de limiter au maximum sa propagation. Mais il faut aussi s’assurer qu’il ne puisse pas reprendre et éteindre tous les autres départs de feu .

STOP Amazon et son monde
Les travailleurs d’Amazon sont soumis à de fortes cadences et à des risques sanitaires. À Brétigny, des cas de Covid-19 viennent d’etre détectés, à Sevrey, Lauwin-Planques et Boves également. Dans l’ensemble des entrepôts, les commandes continuent d’augmenter . D’après les syndicalistes. la direction d’Amazon fait tout son possible pour cacher cette situation, elle continue de privilégier ses ventes au détriment de la santé de ses employés. Il faut imposer la fermeture des entrepôts
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