La Réaction qui vient
Publié le 18 janvier 2016
Les attentats terroristes de janvier et novembre 2015 ont révélé ceci : l’épuisement de toute politique progressiste défendue par le chef de l’Etat, le gouvernement et le Parti socialiste. Nous sommes les témoins non d’un « compromis historique », que certains appelaient de leurs vœux, mais d’une compromission désormais généralisée et assumée avec les forces de la réaction.

La guerre d’Algérie a précipité la ruine de la SFIO, corrompue politiquement par son soutien sans faille à l’empire colonial qu’elle a toujours défendu, y compris à l’époque réputée glorieuse du Front populaire. Si ce dernier a amélioré le sort des travailleurs métropolitains, il n’a pas réformé, si peu que ce soit, la condition des « indigènes » privés, dans les possessions françaises, des droits et libertés fondamentaux, et soumis à des dispositions répressives discriminatoires. « Sujets français » ils étaient, « sujets français » ils sont demeurés jusqu’en 1945. Onze ans plus tard, les très socialistes Guy Mollet et Robert Lacoste présentaient la loi relative aux pouvoirs spéciaux, votée le 12 mars 1956 par une large majorité de députés à laquelle se sont ralliés les élus communistes. Défenseurs zélés de l’Algérie française, ces deux responsables politiques ont couvert tous les moyens employés par l’armée pour combattre le FLN, tortures comprises ; ils furent ainsi les fossoyeurs de l’organisation dirigée au début du siècle par Jean Jaurès