Resterons-nous spectateurs de l’irrémédiable ?

Par Clémentine Autain le 2 décembre 2014

Une droite extrême banalisée, une gauche atomisée et impuissante, un état de sidération politique qui se généralise… C’est pourtant maintenant qu’il faut réagir. Pour ne pas périr.

En ce lendemain de week-end politique, nous avons la gueule de bois. La fascination devant Marine Le Pen a franchi un nouveau cap. Il n’y a qu’à voir toutes ces bouches bées devant l’irrésistible ascension de la patronne d’extrême droite, réélue à la tête d’un FN rajeuni, pimpant, déterminé à prendre les rênes du pouvoir. Tournant en boucle, les images de "Marine" triomphante ne sont pas contrebalancées par des dents mordantes, pertinentes, efficaces, à même de tenir la dragée haute à ceux qui représentent un si grand danger pour la démocratie, l’égalité, la liberté.
Pendant qu’Éric Zemmour profite à plein de toutes ses tribunes libres dans les grands médias, madame Le Pen se pavane de plateau en plateau pour expliquer qu’elle seule peut redresser la France et se porter garante de notre République. On s’étrangle. Face à ce spectacle de banalisation, sentez-vous le parfum du scandale, un vent de révolte qui souffle et gronde ? Eh non. Comme si la sidération avait pris le dessus. Et les sondages viennent, chaque semaine un peu plus, planter dans le paysage le scenario autrefois impensable d’une victoire du FN.

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