Dette, Droits de l’homme et Migrations

Selon le credo de l’économie mondialisée et libérale, les marchandises doivent pouvoir circuler librement dans un monde "ouvert". Il n’en est pas de même pour les humains et l’actualité nous en donne la preuve régulièrement.

La dette et les plans d’ajustement structurel qui en ont été la conséquence, ont déstructuré les économies et la vie sociale des pays qui en sont les victimes, au mépris des plus élémentaires droits de l’Homme. Dans cet exposé nous établissons le lien entre la dette et les migrations et, si nous demandons une annulation totale et inconditionnelle de la dette, nous nous positionnons aussi fermement pour la liberté de chacun de circuler et de s’installer à l’endroit de son choix.

par Roseline Péluchon, Véronique Racine

Qu’est-ce que la dette, quel est le rôle des institutions financières internationales et des Etats du Nord ?

La dette est un outil dont se servent les institutions financières internationales et les Etats du Nord pour imposer une même logique économique et financière qui génère et maintient dans une extrême pauvreté des régions entières qui possèdent pourtant d’énormes richesses. Elle est la conséquence de choix géopolitiques ou géostratégiques des pays riches afin de subordonner les pays pauvres à l’idéologie dominante.
La dette totale de l’ensemble des pays en voie de développement est de 2800M$, pour 85% de la population mondiale, c’est à dire 5 milliards d’individus. Il faut mettre cette somme en parallèle avec le montant de la dette des USA qui est 36 000 Milliards $ pour 300 millions d’individus, et la dette totale mondiale est de 60 000 milliards de dolloars.
On voit donc que la dette des pays en voie de développement est une somme dérisoire en matière de finance mondiale et pourtant la dette et les institutions financières internationales tuent en masse : selon le PNUD, 30000 enfants meurent chaque jour de causes qui auraient pu être évitées s’ils avaient eu accès aux soins.


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....et notamment sa conclusion
.......Notre propos n’est pas d’annuler la dette en vue de lutter contre les migrations que nous réaffirmons être un droit humain fondamental. Le phénomène migratoire est un thème sensible car il soulève des questions complexes identitaires et sociétales, et c’est la raison pour laquelle il est instrumentalisé par le personnel politique, en particulier à chaque campagne électorale.

La trop fameuse « maîtrise des flux migratoires » sert de prétexte à des pratiques discriminatoires, xénophobes et racistes mais, ne tombons pas dans le piège : la convergence entre la mondialisation, la dette et l’accroissement des migrations doit nous amener à nous interroger en priorité sur la logique même de ce système économique.