TF1 et les cerveaux... Passages d’un discours de Patrick Le Lay (juil. 2004) Extrait de la Lettre d’attac45 n°27, octobre-novembre 2004

TF1 et les cerveaux...

En juillet dernier, un journaliste de l’AFP découvrait, dans un livre qui venait de paraître*, préfacé par le président du Medef Ernest-Antoine Seillière et dans lequel les associés d’EIM, société de conseil opérationnel, ont interrogé une vingtaine de dirigeant le discours suivant, tenu par Patrick Le Lay, PDG de TF1 :

"Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective "business", soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit".

"Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible".

"Rien n’est plus difficile, poursuit-il, que d’obtenir cette disponibilité. C’est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l’information s’accélère, se multiplie et se banalise".

"La télévision, c’est une activité sans mémoire. Si l’on compare cette industrie à celle de l’automobile, par exemple, pour un constructeur d’autos, le processus de création est bien plus lent ; et si son véhicule est un succès il aura au moins le loisir de le savourer. Nous, nous n’en aurons même pas le temps !"

"Tout se joue chaque jour, sur les chiffres d’audience. Nous sommes le seul produit au monde où l’on "connaît" ses clients à la seconde, après un délai de 24 H."

*"Les dirigeants face au changement" (Editions du Huitième jour)