le nouveau Pearl Harbour

Le mandat de Bush est maintenant terminé, mais son ombre plane toujours sur les conflits qu’il a déclenchés, que ce soit la guerre d’Afghanistan ou la guerre d’Irak, voire aussi sur la guerre de Gaza, opportunément précédée de la livraison à Israël de 1.000 bombes GBU 39/B à uranium appauvri (de l’U236, séparé de l’U238 utilisé dans les centrales, mais radioactif aussi, et utilisé pour sa dureté dans les bombes anti-bunker).

Le mandat de Bush a été marqué par son événement fondateur : les attentats du 11 septembre, qui a ouvert l’ère de la « guerre contre le terrorisme » ou de la « guerre du bien contre le mal » de l’évangéliste G-W Bush, persuadé d’accomplir une mission divine.

Car comme Pearl Habor avait été l’évènement qui a permis l’entrée en guerre des USA dans la deuxième guerre mondiale, il fallait un événement fondateur pour la nouvelle ère de Bush, événement jugé nécessaire par les staffs néoconservateurs qui l’entouraient.

Le 11 septembre est arrivé opportunément, il a donné une raison à la guerre d’Afghanistan, il a permis le recul des libertés civiles aux USA avec le Patriot Act, il a permis de souder des alliances internationales contre le terrorisme.

Est-il arrivé trop opportunément, et était-il prévu, utilisé voire suscité ? C’est les questions redoutables que s’est posé David Ray Griffin, qui, comme dans une enquête policière, examine les éléments pouvant servir de preuves un à un, avec une démarche rigoureuse, en cherchant à user d’une méthode scientifique.

Au fil du livre, les preuves que l’administation savait ce qui se préparait et l’utilisait ou qu’elle a laissé faire sciemment s’accumulent : Par exemple, pourquoi les avions de chasse qui ont été envoyés traquer les avions détournés ne sont-ils pas partis de la base la plus proche, mais d’une base plus lointaine, en arrivant à vitesse réduite comparée à leur vitesse maximum, donc en retard, tant à New York qu’au Pentagone ? Pourquoi les responsables des défaillances manifestes du renseignement et de la réponse à ce qui s’est passé n’ont-ils jamais été santionnés ou rétrogradés ? Pourquoi au contraire, certains de ceux qui ont bloqué des enquêtes se sont trouvés promus ? Pourquoi l’enquête officielle a été ligotée, certains témoignages étant écartés ?

Certes, tout ceci est dérangeant, va contre les « vérités » admises par tous, et aller contre est considéré par beaucoup comme la preuve d’un esprit tordu ou anormal : le dire est impossible car c’est supposer que les dirigeants d’un « pays ami » auraient pu laisser sciemment massacrer leurs concitoyens.

A la fin du livre, c’est toute une accumulation de preuves flagrantes qui sont récapitulées, et elles prouvent qu’il n’y a qu’une chose à faire : rouvrir l’enquête pour trouver les vrais coupables.

La lecture du livre vaut la peine, je ne peux que la conseiller.

Daniel Hofnung (01-02-08)

voir aussi mon article "aux sources de la guerre contre le terrorisme" sur http://www.legrandsoir.info/spip.ph...