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Les déchets : "toujours plus ?"

diaporama présenté à la séance du débat public le 25 novembre à Villejuif

dimanche 29 novembre 2009, par Daniel Hofnung

Le problème des déchets est un des questions à résoudre pour notre société, la recherche incessante de ventes croissantes signifiant aussi une croissance parallèle des déchets. Comment alors les éliminer ?

Incinérer massivement, est-ce la seule solution, même avec l’argument de la "valorisation énergétique", puisque l’usine d’incinération d’Ivry est aussi une centrale qui produit, en cogénération, de l’électricité et de la chaleur (distribuée sur le réseau parisien de la CPCU) ?

Cette technologie de production d’électricité et de chaleur est certes probablement une de celles qui a le meilleur rendement global, donc qui gaspille le moins d’énergie (rendement de 85 à 90 %, contre de 35 à 40 % pour une centrale thermique)

Mais ceci ne se fait il pas au détriment de la santé, et les déchets sont-ils un "bon combustible" ?

Depuis longtemps, la TIRU communique sur le fait que les fumées (en fait le panache visible) ce serait 99,9 % de vapeur d’eau, l’argument a été évoqué plusieurs fois dans Ivry-ma-ville (mensuel municipal), répandant ainsi l’impression qu’il n’y avait pas de pollution.

Mais c’est "le Parisien" qui a été le plus loin dans ce domaine, avec un encart sur les fumées composées à "99,9 % de vapeur d’eau" en bas d’une page sur le débat public.

Quatre associations (ATTAC, Passerelle, TAM-TAM, les amis de la terre) ont envoyé un courrier demandant la rectification :

« Le dossier d’information du public de la TIRU (bilan annuel 2008, pp. 50 et 54) révèle que les cheminées rejettent chaque année 10 tonnes de poussières, 4 tonnes et demi d’acide chlorhydrique, 54 tonnes de dioxyde de soufre (donne de l’acide sulfureux avec la vapeur d’eau) et 162 tonnes d’oxydes d’azote (donnent des acides nitreux et nitrique), nuisibles pour les voies respiratoires, ainsi que 630 grammes de métaux lourds et 0,06 g de dioxines et furanes.

Si le panache, c’est à dire la part visible des fumées, est effectivement essentiellement composé de vapeur d’eau, celle-ci ne représente que 23,4 % des fumées (et non « 99,9 % »). Le reste, majoritairement invisible, contient notamment 8,2 % de gaz carbonique, ce qui n’est pas rien à raison de plus de 438.000 m3 de fumées rejetées chaque heure en moyenne par les 2 cheminées.(...) »

Un petit encart rectificatif a été publié effectivement, mais pas en "une" comme l’article, évidemment.

Ceci pose le problème de l’information et de la communication autour de cette centrale, et aussi le problème de la mesure des pollutions engendrées. Mon intervention au cours du débat public, au nom du groupe Ivry-Charenton d’ATTAC (diaporama ci-joint) a porté sur ces questions.

Le problème des déchets n’est pas anodin : il pose la question du type de développement de nos sociétés, avec la recherche incessante de croissance (de la production, des profits, des marchandises, du pillage des ressources naturelles...), du fait que la mécanique économique amène à considérer que sans la perspective d’une croissance incessante et sans limites, elle ne peut offrir l’emploi, les revenus aux citoyens, et que nous devrions donc, nous aussi, adhérer à ce mythe de la croissance.

Croissance, oui mais de la satisfaction des besoins, du bien-être, de l’éducation, de la santé, de la culture, sans que le guide en soit la recherche d’accumulation sans limite de profits, voila la question qui est posée à nos sociétés, et qui avait d’ailleurs été l’objet d’un de nos précédents débats, avec Denis Durand, auteur de "pour un autre crédit", à Créteil récemment.

Ce qui est posé c’est bien le problème d’un autre mode d’affectation des ressources et de prises de décisions au niveau économique. Les actionnaires ne doivent plus nous imposer leurs choix de valorisation maximale du capital. Un renversement radical des priorités s’impose comme réponse à la crise économique, sociale et environnementale qui n’est pas finie, quelques soient les propos lénifiants des possédants, qui font croire que tout peut continuer comme avant, dans le "seul système économique possible" qu’ils nous ont imposé.

Daniel Hofnung

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