Guide d’intervention pour le NON au Traité Constitutionnel dans les médias parlés

Par Jean-Michel Coulomb, du Comité de campagne d’Attac (Comité local
Paris-Centre)

Une intervention réussie dans un média parlé (ce qui n’est pas si facile)
peut toucher des millions, des centaines de milliers ou des dizaines de
milliers de personnes d’un seul coup !

Médias concernés : les médias porteurs en terme d’audience :

 les radios nationales

 les radios locales en prise avec les cibles sociologiques
stratégiques de notre campagne (jeunes, ouvriers/employés, chômeurs, femmes,
cibles locales éventuelles).

Partie 1 : interventions en tant qu’auditeur.

Intervenir en tant qu’auditeur dans un média parlé n’est pas chose facile ;
il y a trois difficultés potentielles :

 il faut d’abord passer au travers du filtre, hors antenne, de
sélection des appels

 reprendre la main ne fait pas en général partie de la règle du jeu
(quasiment jamais sur les radios nationales) ; ce point est déterminant : si
reprendre la main fait partie de la règle du jeu, l’intervention pourra être
éventuellement conçue un peu différemment

 dans le premier cas, ceux qui tiennent l’antenne (invité du "oui "
journaliste « officiel ») ont a priori toute latitude de contrer, détourner,
dénaturer l’intervention.

Premiers écueils à éviter :

 l’agressivité d’entrée qui va braquer le journaliste « meneur de
jeu » et indisposer nombre d’auditeurs hésitants ou jusque là se sentant peu
concernés par le débat

 être trop long, vouloir parler de trop de choses : quand on sera
coupé, il sera alors possible de ne nous répondre (ou de nous répondre
essentiellement) que sur l’idée sur laquelle s’est produite l’interruption,
donc imparfaitement exprimée, le début de l’intervention se perdant dans
l’oubli de l’auditeur

 le matraquage d’entrée de notre étiquette (elle peut éventuellement
être placée à la fin d’une intervention réussie).

Premières recommandations :

 Première phase : préparation de l’intervention :

· bien délimiter le thème, la longueur de l’intervention

· comme il s’agit de démontrer que le TCE empire socialement les choses
par rapport à la situation actuelle (les traités en vigueur), choisir des
thèmes où cette démonstration peut être faite (« traité à la main ») ; ceci
est d’autant plus vrai que le média touche les indécis et les
abstentionnistes (média national notamment)

· sur un média plus catégoriel, une dénonciation de l’Europe telle qu‘elle
est aujourd’hui peut cependant être envisagée

· éviter les thèmes où les partisans du Oui - qui vont avoir les coudées
franches une fois la question posée - sèment le trouble et la confusion :
attirer le débat sur notre terrain et ne pas aller sur le terrain de
l’adversaire ; une intervention démontrant et démontant la logique
(illogique quand on lit le traité) de débat de l’adversaire peut être le
thème d’une intervention (trame : il y a certes quelques avancées
démocratiques, mais bien limitées (...), mais à quoi servirait la constitution
formellement la plus démocratique du monde si elle n’autorise que la mise en
œuvre de politiques néo-libérales, exemple : les délocalisations que le TCE
(...))

· bien réfléchir à la construction logique de l’intervention (ne jamais se
lancer à l’aveuglette, faire une répétition préalable), ce qui ne veut pas
dire donner l’impression de lire un papier (pas très bon effet et pas en
prise sur ce qui aura été dit avant - par un invité du Oui, par un autre
auditeur, par le journaliste - à l’antenne)

 Deuxième phase : demande d’accès à l’antenne (passage du filtrage
hors antenne) :

· présenter sa demande d’intervention sur le mode « naïf » de
l’interrogation

· être si possible en prise sur l’actualité immédiate (les journalistes -
cela peut se comprendre -, et les auditeurs, aiment bien cela)

Troisième phase : à l’antenne ! :

· prendre au vol ce qui a été dit dans les minutes précédentes par un
invité du Oui (en général il y a toujours une contre-vérité flagrante ou un
défaut de raisonnement à relever)

· utiliser le mode de la « fausse question » plutôt que celui de la vraie
question (phase précédente) ou celui de l’affirmation : « comment Mr le
Ministre peut dire que ... alors que ... », etc.

· renvoyer aux articles non ambigus du Traité

· essayer de provoquer la reprise d’antenne (d’autant plus facile à
obtenir que la question sera courte) : évoquer d’entrée une deuxième
question (la préparer aussi au cas où ( !) même si c’est pour en fait
obtenir du temps pour critiquer la réponse à la première question, par
exemple en citant un article du Traité qui démontre la mauvaise foi de la
réponse).

Partie 2 : interventions en tant qu’invité.

Plus facile dans les médias locaux que dans les médias nationaux.

Médias locaux : les CL sont invités à recenser les émissions potentiellement
pertinentes du point de vue de notre campagne et à demander aux animateurs à
y intervenir, et évidemment à répondre à leurs sollicitations spontanées.
Dans les deux cas bien penser son intervention en fonction du concept de
l’émission (forme, durée, thème(s) en phase avec l’émission, contradicteurs
éventuels, etc.) et la préparer collectivement en conséquence. Ne pas
oublier que le TCE a aussi un impact sur la fourniture des services
audiovisuels et sur la culture.

Médias nationaux : contacter les organisations qui disposent de temps
d’antenne (dans le cadre de la campagne ou périodique) en vue d’intervenir
sur leur temps d’antenne (formes à définir avec ces organisations).

Jean Michel COULOMB (jm.coulomb@voilà.fr)