L’association Attac s’adresse aux électeurs et électrices

RÉFÉRENDUM DU 29 MAI 2005 SUR LE TRAITÉ ÉTABLISSANT LA CONSTITUTION
EUROPÉENNE

Le « OUI » : le vrai scénario catastrophe

Le référendum du 29 mai sur la Constitution européenne a un caractère
historique.
C’est en effet la première fois, dans toute l’histoire de l’Union
européenne, que quelques-uns de ses peuples pourront porter un jugement sur
la construction européenne. Malheureusement, des référendums n’auront lieu
que dans 10 des 25 pays membres, privant ainsi des dizaines de millions
d’Européens de toute liberté d’expression.
L’enjeu de ce réferendum est simple :
 ou bien, si le « oui » l’emporte, la Constitution européenne va permettre
de poursuivre les mêmes politiques, celles qui ont conduit à un chômage de
10 % de moyenne depuis 20 ans ;
 ou bien, si le « non » l’emporte, une nouvelle chance sera donnée à
l’Europe pour repartir sur de nouvelles bases.
La Constitution européenne, vous le savez, reprend les traités antérieurs,
qui ont entraîné la crise généralisée que nous connaissons depuis des années
en Europe.
 Crise économique : l’Europe est devenue une zone de stagnation.
 Crise sociale : chômage massif et destruction systématique des services
publics.
 Crise environnementale : l’Europe est devenue celle des camions.
 Crise démocratique : chaque élection au Parlement européen bat un nouveau
record d’abstention (57 % en 2004).
 Crise politique : montée des partis populistes et d’extrême droite dans la
plupart des pays de l’Union.
Si le « oui » l’emporte le 29 mai, les conditions seront créées pour
l’aggravation de ces politiques.
Il faut s’attendre à de nouvelles délocalisations, et à des encouragements à
faire venir dans les pays les plus développés de l’Union des travailleurs
des pays les plus pauvres, soumis au droit social de leur pays d’origine
(directive Bolkestein).
La concurrence entre les pays et les travailleurs se déchaînera. Dans les
pays les plus riches, cette situation favorisera le racisme et la
xénophobie. Comme nous l’observons déjà depuis plusieurs années dans toute
l’Europe, les partis populistes et d’extrême droite ne pourront alors que
profiter de cette situation.
Une crise sans précédent éclatera en notre continent.
Si le « oui » l’emporte, les politiques libérales contenues dans la
Constitution limiteront les possibilités d’action d’un gouvernement qui
voudrait mener des politiques différentes. Par exemple en France en 2007.
Au total, c’est la démocratie qui serait verrouillée.
Pour éviter que se réalise ce scénario, le vote « non » apparaît aujourd’hui
comme porteur d’espoir. Voter NON est une occasion de porter un coup d’arrêt
aux politiques libérales et de créer de nouvelles conditions pour refonder
l’Union européenne sur des bases sociales.
Seul le vote « non » peut redresser la démocratie. Votre non comptera le 29
mai 2005.

Attac-France,
Montreuil, le 10 mai 2005