Lettre d’octobre 2002 (n°32)

dimanche 20 octobre 2002, par Webmestre

Dans la rubrique « Y a que les c. qui change pas d’avis » !

Jean-Marc Sylvestre (journaliste de TF1 et chroniqueur économique sur
France Inter), intrépide thuriféraire de la pensée ultra-libérale depuis de
nombreuse années a eu un très grave ennui de santé durant l’été, qui fort
heureusement pour lui se termine bien. Il en revient en miraculé ébloui, et
se laisse aller à l’autocritique. Dans un article publié le 25 septembre
dans Les Echos "Jusqu’à cet été, je ne connaissais du système de santé
français que l’ampleur du déficit de l’assurance-maladie. Depuis, je sais
que ce déficit, que j’ai tellement critiqué, m’a sans doute sauvé la vie.
[...] Je sais aujourd’hui que, sans ce système de santé français et la
capacité d’investigation qu’il donne aux médecins, j’étais mort. Dans une
logique purement financière, aucun contrôleur de gestion n’aurait pu
accepter de telles dépenses. Le « return » était trop improbable [...] Le
système de santé français est formidable ; il faudrait être sûr que tout le
monde puisse en bénéficier.[...] "

Nous qui depuis des années refusons la "marchandisation de la santé",
saluons cet éloge de la solidarité et des valeurs fondamentales du service
public.

Oui aux Services publics Non aux privatisations

Le gouvernement a annoncé une nouvelle vague de privatisations : l’Etat
veut ouvrir le capital d’EDF-GDF, accentuer la privatisation d’Air France
et se désengager du capital de nombreuses entreprises (La Poste). C’est le
renforcement d’une logique purement financière qui tourne le dos aux
besoins des populations, aux exigences du développement économique et à la
nécessité d’une démocratisation de la vie économique et sociale. Ces
dernières années les attaques contre le secteur public se sont multipliées
(télécoms, SNCF...), en suivant toujours la même logique : remise en cause
des missions de services publics, éclatement des entreprises, ouvertures du
capital, filialisations, suppression d’emplois et remise en cause des
droits des salariés.

Le gouvernement ne fait qu’appliquer la politique du Medef dont l’objectif
est de donner partout l’accès aux investisseurs privés, aux fonds de
pension qui exigent la rentabilité immédiate de leurs capitaux, quel qu’en
soit le coût pour les entreprises, les salariés et les usagers.

Pourtant l’actualité récente confirme la nocivité de cette logique :
multiplicité des accidents ferroviaires en Grande-Bretagne, obligation pour
l’Etat de ré-injecter massivement des capitaux dans le rail et l’industrie
d’énergie britanniques, fiasco économique et social dans les
télécommunications. Les producteurs d’énergie aux USA comme en Europe
n’hésitent pas à organiser la pénurie d’électricité pour doper les prix.

Les investisseurs privés ont toujours la même attitude : investir le moins
possible au péril de la sécurité, retirer le maximum de profits immédiats,
remettre en cause les missions de services publics (fermeture d’agences de
proximité, fermeture de lieux de paiement, disponibilité amoindrie, perte
de compétence collective.) en se centrant sur les seules activités les plus
rentables , et en cas de crise grave, en appeler aux fonds publics, suivant
le bon vieux principe « privatiser les profits et socialiser les pertes ».

A cela s’ajoute toujours à terme une hausse des tarifs, la fin de l’égalité
de traitement des usagers, des populations entières privées d’accès à des
services essentiels (postes, transport,.). Et inévitablement, des
suppressions d’emplois, des licenciements, des baisses de rémunération, des
filialisations et des délocalisations. Car la règle du jeu est toujours la
même : abaisser le coût du travail pour faire s’élever le cours de l’action
 !

L’exemple de France Télécom : un gâchis boursier ou comment une
entreprise florissante, dans un secteur en développement, appréciée du
public peut se transformer en quelques années, être menacée dans ses
activités, et menacer le service qu’elle rend au public ? La transformation
de France Télécom en multinationale, par des rachats à l’étranger, a été la
première marche vers la crise. Et l’ouverture du capital, même si l’Etat
est resté majoritaire, a permis la pression des marchés financiers. Le
cours des actions s’est envolé sans rapport avec la réalité industrielle ;
des licences pour les mobiles ont été achetées à des prix faramineux...
Aujourd’hui la bourse est retombée, et l’opérateur public en fait les frais
comme de très nombreuses entreprises du secteur. Demain pour maintenir le
service, il faudra renflouer les caisses, le contribuable devra mettre la
main à la poche, alors que tant de fortunes privées se sont déjà faites sur
les télécoms !!!

Et ils en rajoutent !!! Malgré ce bilan calamiteux, les
gouvernements veulent poursuivre et même accélérer les privatisations et
les processus de déréglementation sans prendre en compte ces échecs et sans
évaluation réelle. Le gouvernement Raffarin veut privatiser à terme toutes
les entreprises publiques intervenant dans un secteur concurrentiel. Dans
les premières concernées on trouve notamment EDF-GDF et Air France. Le
risque est de voir se produire en France ce qui est arrivé aux Etats-Unis,
sans compter les questions liées à la sécurité du nucléaire qui serait
ainsi soumise aux exigences de rentabilité du secteur privé. D’autres
entreprises sont aussi menacées comme Thalès ou la Snecma. Si celles-ci ne
relèvent pas directement de services publics, la pression directe
d’intérêts privés sur la production d’armement en fera une question encore
plus difficilement maîtrisable, même si les Etats ne sont pas des modèles
de vertu en la matière. Et ensuite ce sont la Poste et la SNCF qui
pourraient être en totalité ou partiellement concernées demain.

Contre les privatisations, Pour les services publics : Empêcher ces
privatisations relève d’un devoir citoyen. L’Union européenne elle-même
admet, après des années de bataille, le principe d’une directive-cadre sur
les services d’intérêt général. L’idée est encore noyée dans un univers
libéral, mais c’est un premier pas dans le sens d’une mise en cause de la
domination sans partage des règles de la concurrence. Il est évident que
les entreprises publiques comme les services publics, ont besoin de se
transformer. Les données technologiques évoluent modifiant les conditions
d’exploitation. L’environnement social et institutionnel se transforme
laissant apparaître de nouveaux besoins. Les problèmes de financement
deviennent aigus. Il faut faire évoluer les entreprises publiques pour
qu’elles répondent mieux aux besoins des populations d’aujourd’hui, mais
aussi pour qu’elles les anticipent au travers d’une politique de
développement et d’investissement. Mais il faut refuser les choix
préfabriqués que l’on nous prépare, et élaborer les réponses tous ensemble,
usagers particuliers et entreprises, salariés, associations et
collectivités publiques. Les questions sont nombreuses. Comment définir la
notion de service d’intérêt général dans la diversité des territoires ?
Comment permettre la mise en ?uvre de critères publics de gestion
prolongeant l’histoire spécifique de chaque service public ? Comment
partout démocratiser leur accès comme leur gestion ? Comment organiser
leurs coopérations au plan local, national, européen et international ?
Comment leur assurer les moyens financiers nécessaires à leur développement
notamment au travers d’un pôle public financier ?

Trois Français sur quatre expriment leur attachement aux grands services
publics de réseau (énergie, rail, communication). Leur motivation
principale est celle de l’égalité de chacun devant le service public. C’est
sur cette base qu’il faut faire obstacle à la privatisation et ouvrir
d’autres voies d’évolution en France et en Europe qui fassent droits aux
attentes des usagers et des salariés des secteurs concernés.

Le 3 octobre, les salariés d’EDF-GDF étaient en grève et dans la rue, comme
ceux d’Air France, et ceux d’autres secteurs, SNCF, France Télécom, La
Poste...Cette journée doit être le point de départ d’un puissant mouvement
de convergence entre les salariés concernés et tous les citoyens pour
mettre un coup d’arrêt aux projets de privatisation et interpeller nos
« décideurs » (dirigeants d’entreprise, élus.), pour leur rappeler que « les
besoins sociaux de la population sont plus légitimes que les exigences des
actionnaires ».

Mitsubishi : Silence ! On licencie.

Le 1er octobre dernier, 200 des 1000 salariés touchés par la fermeture de
l’usine de Mitsubishi Electric à Etrelles se sont déplacés à Paris. Leur
action, noyée dans le flot des plans sociaux annoncés jour après jour, a
trouvé peu d’écho dans les médias. Leur matinée a été consacrée à la
distribution de tracts appelant au boycott de Mitsubishi sur le stand de la
marque au salon de l’automobile. Ils se sont ensuite rendus au siège de
l’entreprise à Nanterre où se déroulaient les négociations du plan social.
Un comité d’accueil composé de 4 cars de CRS et d’une dizaine de
« gros bras » engagés par la Direction les attendaient afin de parer à
toute tentative de s’introduire dans le bâtiment. Les 200 personnes
présentes se sont employées à montrer leur amertume en « salissant » la
façade de l’immeuble à l’aide d’ ?ufs et autres projectiles. Malgré une
demande de soutien à l’ensemble des formations politiques de gauche, seule
Arlette Laguiller s’est déplacée et a promis d’intervenir au Parlement
européen.

La fermeture de ce site de production de téléphones portables (sous marque
« Trium ») est révélatrice à la fois du cynisme des grandes multinationales
et d’une démission inquiétante de nos hommes politiques.

La délocalisation du site d’Etrelles en Chine n’intervient en effet pas
dans le cadre d’une classique réduction des coûts de main d’ ?uvre (ce coût
est minime : 7% du coût total d’un téléphone) mais pour 2 raisons
essentielles :

- Erreurs marketing répétées : des prévisions de vente euphoriques sans la
moindre étude de marché (!), des composants électroniques achetés et des
investissements à l’avenant, un sureffectif permanent de 30% en production,

- Stratégie de délocalisation pour pénétrer le marché chinois mais en complet
décalage avec la décision de replis sur la fabrication de mobiles haut de
gamme : l’essentiel du marché mondial est en Europe et aux Etats-Unis, pas
en Chine !

La remontée de l’action en bourse.

Les plans sociaux annoncés jour après jour révèlent donc bien souvent cette
vérité crue : les salariés sont de plus en plus considérés comme une simple
variable d’ajustement sur laquelle il est finalement assez facile de jouer
pour résoudre le moindre problème, la moindre anicroche ou dans le cas de
Mitsubishi palier à l’incompétence des dirigeants.

Voilà donc l’épilogue de 10 ans de subventions (11 MF) alors que pour la
première année Mitsubishi allait verser la taxe professionnelle. Pierre
Méhaignerie en charge de réparer les dégâts ne semble pas pour autant
remettre en cause sa politique. Ne souhaitant surtout pas se pencher sur
les causes profondes de ce désastre social, il enfourche désormais le
cheval de la ré-industrialisation à tout crin, quitte à commettre les mêmes
erreurs. Une entreprise américano-chinoise serait actuellement son
chouchou, avec pour objectif la création de 80 emplois . La recherche
d’entreprises candidates est aussi volontairement sabotée par la Direction
de Mitsubishi qui ne souhaite surtout pas qu’un concurrent prenne la place
et se limite donc à des discussions avec d’éventuels futurs fournisseurs
(qui pour tout dire sont plus intéressés par la reprise du matériel que des
salariés).

Les salariés de Mitsubishi ont donc été les premiers à « bénéficier » de la
loi de modernisation sociale. Le constat est amer. La procédure prenant
plus de temps permet en théorie d’exercer plus de pression sur la Direction
mais sans imposer de plan social « minimal », tant sur le plan des
indemnités que de la création d’emplois à travers la ré-industrialisation.

Les salariés peuvent alors, comme dans le cas de Mitsubishi, se trouver
face à un mur et n’envisager l’avenir qu’avec angoisse.

Grande Tombola contre des timbres

Enfin, nos activités de l’an passé ont gravement touché notre budget :
frais des conférenciers, locations de salles, publication massive de tracts
à l’occasion du 11 septembre et de l’entre-deux tours,.

Enfin l’édition de la présente lettre d’Attac Rennes
(photocopies+timbres+étiquettes) est une de nos principales dépenses. A
l’occasion de ce début d’année, pensez si vous détenez une adresse
électronique à nous la communiquer afin que nous vous transmettions la
lettre par cette voie.

SINON pour ceux qui ne détiennent pas de mails ou préfèrent recevoir la
lettre par courrier, envoyez-nous un chèque de 8 euros ou l’équivalent en
timbres. N’oubliez pas d’y joindre un petit mot sur lequel vous aurez noté
votre nom et votre adresse. VOUS aurez dès lors la chance de participer à
la :

GRANDE TOMBOLA d’Attac Rennes.

Lors de la réunion mensuelle de janvier nous procèderons à un tirage au
sort parmi toutes les lettres reçues. L’heureux gagnant recevra un livre
choisi parmi nos auteurs préférés (Ramonet, Halimi, Salesse .).

NOUVEAUX MEMBRES DU CA D’ATTAC RENNES

Le 12 juin 2002, l’assemblée générale a procédé à l’élection des nouveau
membres du CA (mandat de 2 ans).

Ont été élus : Pascal Grimaldi, Mickaël Simon, Eddy Talbot, Mirabelle Le
Boulicault, Emmanuel Heydoux, Thomas Boivin, David Mentre, Jean-Pierre
Martzloff, Jacques Rioual, José Le Bourhis, Jean Delamare, Martine Cahour.

Ces nouveaux s’ajoutent aux « anciens » : Gérard Hédé, Véronique Cardin,
Raymonde Carré, Jean-Pierre Escaffre, Michel Gicquel, Jean-Louis Métivier,
Sophie Robert, Albert Loch, Claude Dumont, Sylvain Segal, Jean-Marc
Vanhoutte, François Derminon, Valérie Faucheux.

Puis ont été désignés comme président du comité Attac Rennes : Jean-Pierre
Escaffre ; et pour une deuxième année consécutive : Gérard Hédé comme
secrétaire, et Véronique Cardin, trésorière.

Sur votre Agenda.

- Samedi 19 octobre : 15h, place de la Mairie :

manifestation pour la régularisation des sans-papiers et l’abrogation des
lois Pasqua-Debré-Chevènement.

Attac est signataire d’un appel unitaire dans le cadre d’un réseau avec le
MRAP, Relais étrangers, Sud, CFDT, PC, LCR, Verts.

- Mercredi 23 octobre, 20h30 :

conférence-débat au Scaramouche (bar derrière le TNB, rue Duhamel) : à
partir d’un documentaire concernant les médias.

Le débat aura pour thème : « Médias, liberté ou manipulation ? ».

- Mercredi 23 octobre, 20h30, Rennes II (Amphi Hall B) :

réunion publique de présentation et lancement d’Attac par le groupe Campus,
à l’Université Rennes-II (amphi ?)

- Mercredi 13 novembre, 20h30 Maison du champ de Mars :

Réunion de lancement du groupe emploi :

- Mardi 29 octobre, 20h30 au local FSU, rue du Chardonnet :

réunion du groupe interpellation des élus (campagne OGM et parrainage).
Contact : Michel : 02-99-51-99-63

- Mardi 26 novembre au TNB :

Le TNB projetera les 2 films de Pierre Carles concernant les médias
français et leurs connivences avec les milieux politico-financiers. 19h :
Pas Vu Pas pris puis 21h 00 : Enfin pris, suivi d’un débat sur le rôle des
médias.

Dans Pas Vu Pas Pris, Pierre CARLES montre comment toutes les T.V.
françaises refusent de diffuser un documentaire politiquement incorrect
révélant les complicités de certains jounalistes avec les mondes politique
et financier. Dans Enfin Pris, Pierre CARLES montre qu’on ne peut exister à
la Télé que si l’on accepte de retourner sa veste ou de s’autocensurer. La
télévision est un média qui appartient à des groupes financiers ou( je ne
dirai pas "ou " car c’est souvent les deux : "et en relation avec le
pouvoir...) au pouvoir en place et qui impose ses choix politiques. On peut
difficilement dire qu’il aide la démocratie à se développer. (Comment dès
lors prétendre qu’il favorise le système démocratique alors qu’ils
diffusent les mêmes idées ?) Mais qu’en est il des autres médias ? A quelles
règles obéissent-ils ? Peut-on les utiliser sans risques ? Comment les
faire bouger ? Voilà des questions qui seront abordées au débat

A NOTER : Le TNB fait profiter aux adhérents d’Attac, sur simple
présentation de la carte d’adhérent du tarif réduit lors de la projection
de ces deux films

- Jeudi 7 novembre, 20h30, Maison du champs de Mars

Réunion publique mensuelle : présentation de nos activités suivi d’un
débat.

Michel, membre d’Attac Rennes, candidat au CA d’ATTAC FRANCE

L’assemblée générale annuelle d’Attac a lieue les 30 novembre et 1er
décembre prochains à La Rochelle. Conformément aux statuts, cette AG sera
l’occasion de renouveler le conseil d’administration national qui contient
30 personnes représentant l’ensemble des adhérents. Ce CA comprend 18
membres du collège des fondateurs et 12 personnes élues directement par les
adhérents qui sont appelés membres actifs. Cette élection n’est pas simple
car les adhérents vont devoir faire un choix parmi des candidats qu’ils ne
connaissent pas en général. Dans ce sens, il a été décidé que les comités
locaux regroupés en 6 grandes régions pourraient investir deux candidats
sans pour autant empêcher les candidatures individuelles. Dans ce cadre,
Michel Gicquel, membre et militant d’Attac Rennes a proposé sa candidature.
Il est soutenu par Attac Rennes et il a été investi par les comités locaux
du grand ouest sur la base de sa profession de foi que vous trouverez ci-
dessous. L’autre candidat investi est une candidate : Marie Lionis, qui a
été présidente d’Attac Rouen. Il nous a semblé important qu’il puisse se
présenter aux adhérents en lien avec notre comité local

« Il est parfaitement légitime que les candidats au CA national d’Attac
fassent connaître leurs motivations. Ce qui paraîtra dans ’’Lignes
d’Attac’’ avant l’AG de La Rochelle est trop bref pour satisfaire la
demande d’informations des membres d’Attac.

Cela dit, même si le terme est pratique, il ne peut s’agir d’une
« profession de foi » au sens traditionnel (politicien ?) du terme. Il me
semble préférable de proposer une sorte d’autoportrait militant qui est
susceptible d’éclairer les choix éventuels, et ce pour trois raisons :

Un candidat, investi par la CNCL(Conférence national des comités locaux) ou
non, ne représente qu’une partie du futur CA national. Il me semble évident
que cette structure est un lieu de débat. Partant de là, afficher des
propositions préalables achevées suppose que la démarche n’est pas le débat
mais un prosélytisme individuel un peu vain.

Etre candidat à ce CA national, pour moi en tous cas, c’est porter les mots
et les idées de mon comité local, celui de Rennes, et si possible d’élargir
aux comités voisins cette représentation. Nous l’avons commencé à Rennes
avec une réunion de divers comités locaux de l’ouest (Dinan, St Malo,
Nantes, Caen, Alençon.) mais ceci reste très insuffisant. Il me semble que
d’autres régions sont beaucoup plus efficaces de ce point de vue, je pense
à la coordination des groupes Attac de la région Midi Pyrénées. C’est donc
à construire.

Les grandes orientations d’action d’Attac sont déjà fixées, pour l’année à
venir (intervention de B.Cassen à Arles) et par le calendrier désormais
habituel : G8 à Evian, par exemple. En outre, les adhérents d’Attac ont
dégagé assez de chantiers d’action collectivement, ou vont le faire lors de
l’AG de La Rochelle. Je ne crois pas que la profession de foi consiste à
dire « je suis candidat parce qu’Attac néglige ça ou ça. ». En revanche,
une fois les orientations hiérarchisées, il y a beaucoup à travailler sur
leur mise en oeuvre, beaucoup à glaner parmi les pratiques militantes. Il me
semble donc que la bonne démarche consiste à accélérer la « mutualisation »
de l’action des comités locaux.

L’autoportrait : là encore, le terme est dangereux : la vanité guette au
coin de la présentation faussement modeste. Disons donc le
« comitélocalportrait » néologisme inélégant mais bon, tant pis. Le comité
local de Rennes, qui compte près de 400 adhérents, s’est beaucoup investi
sur la question des rapports entre Attac et le politique, à partir d’avril
2000. Nous avions interprété à l’époque comme une dérive inquiétante la
création au Conseil Régional de Bretagne d’un groupe Attac d’élus régionaux
(PS, PC, Verts, TEAG), d’autant que le CA national avait délégué un de ses
membres pour avaliser l’affaire et que nous avions appris cela par la
presse locale, alors que nous avions pignon militant sur rue. A partir de
là, nous avons créé un groupe « Attac et le politique », dont je fus le
référent. Nos réflexions sur ce problème et nos interventions, appuyées par
d’autres CL (ex : Attac Isère) débouchèrent sur quelques réalisations :
plus de groupes d’élus estampillés Attac indépendants de l’association,
mais des élus faisant le choix individuel d’adhérer à Attac, ce qui est
très différent. Une motion qui est à l’origine de la naissance de la CNCL
lors de l’AG de St Brieuc. Notre groupe Attac et le politique s’est ensuite
interrompu, satisfait. Mais cet épisode ayant posé le problème des
équilibres entre national et local, il nous a semblé nécessaire et
important que le comité local de Rennes présente un candidat au CA national
pour les trois années à venir. C’est pour nous une démarche logique.

Reste l’individu candidat. Je m’appelle Michel Gicquel. Membre d’Attac
depuis la naissance du groupe de Rennes (1998), je fais aussi partie du CA
du comité de Rennes. Cheminot de 1976 à 1987, j’ai repris des études à
partir de 1984 (exam. d’entrée à l’université pour les non bacheliers,
maîtrise d’histoire grâce à un congé formation.) Depuis je suis prof.
d’histoire-géo, dans le public (la précision est utile pour la Bretagne.).
Mon adhésion à Attac est liée à une conviction personnelle sur la nature de
notre association que je souhaite exposer brièvement, elle me semble être
la meilleure profession de foi possible.

J’estime qu’Attac est pour la période actuelle l’équivalent de ce
qu’étaient les partis de masse fin XIX-début XX au moment de leur
structuration. A savoir la forme d’organisation qui représente le mieux le
désir collectif d’action et de réflexion de la société. Nous sommes une des
nouvelles formes d’organisation des individus dans une société : notre
projet n’est plus messianique, il ne s’agit plus de donner une. réponse
globale aux interrogations ni un projet achevé à la société.

Les images sont ce qu’elles sont : je vois Attac comme le trépied et le feu
sur lequel repose la marmite de la société ; Le trépied car nous (et
d’autres : AC, DAL Greenpeace etc...) constituons par notre engagement
citoyen le support indispensable à toute vie démocratique. En fait, une
partie du trépied. Le feu parce que notre engagement et notre réflexion sur
la cité optimale (idéale c’est trop) font bouillonner la marmite sociale et
finiront bien par rendre bonne la soupe qui y mijote. Ce qui fait la
qualité du feu c’est la variété du combustible, une des caractéristiques
essentielles d’Attac : de l’anthracite très concentré, celui de ceux qui
sont parmi nous les plus radicaux, avides d’agir. Mais aussi un combustible
de nature différente, qui brûle plus lentement, des adhérents qui ne sont
pas militants dans l’âme : prêts à débattre, discuter, réfléchir,
s’informer, qui goûtent plus la dimension « éducation populaire » d’Attac
que le volet « action ». C’est à la fois notre force et notre spécificité,
et nous ne conserverons notre identité si originale qu’en maintenant
l’équilibre, l’échange constant entre ces deux pôles, sans déterminer que
l’un doive avoir raison par rapport à. l’autre ; Cette analyse est certes
manichéenne et il existe entre ces deux ’’pôles’’ une infinité d’individus
et de positionnements.

C’est pour cela qu’à Rennes, nous avons pris garde de nous tenir éloignés
des partis politiques : notre indépendance est née de la prise de
conscience de notre originalité et celle ci n’est constante que si nous
préservons cette indépendance.

Naturellement, être au CA, c’est aussi pour proposer divers projets. Le
premier est celui de cette mutualisation des actions entreprises
localement. L’échelle intermédiaire d’une région me semble constituer pour
cela une base raisonnable : il est possible d’établir des contacts, des
moments de rencontre et de partage d’expérience et c’est un point sur
lequel, d’accord avec Marie Lionis, candidate investie pour le grand ouest
par la CNCL, membre d’Attac-Rouen, nous comptons travailler, sans pour cela
souhaiter la constitution de bastions régionaux . La participation au CA
national nous semble constituer un noeud efficace pour ce type de
fonctionnement. Je souhaite par ailleurs, après une série d’échanges avec
de nouveaux adhérents lors de l’université d’Arles de cette année,
travailler avec eux à la constitution d’une structure d’accueil régionale
et annuelle, du type WE qui puisse offrir une réponse concrète aux demandes
particulières des nouveaux adhérents, dans la mesure ou la forme de l’U.
d’été ne répond pas tout à fait à leurs attentes : éclaircissements de base
sur nos analyses, nos types d’actions, habitudes de fonctionnement,
etc.Réponse qui pourra s’élaborer après un recensement des demandes et qui
devra être offerte par les comités locaux concernés. Cela a en outre
l’avantage de nouer des liens entre comités locaux, via ces nouveaux
adhérents, jeunes le plus souvent.

Donc être au CA non pas pour imprimer une marque personnelle, mais pour
tenter de densifier les liens entre membres d’Attac, de façon à mettre en
 ?uvre une synergie accrue, à base régionale, d’échelle très abordable. En
souhaitant avoir été assez clair,

Michel Gicquel, candidat au CA national d’Attac, investi par le
comité local de Rennes et par la CNCL »

Attention Attention Attention Attention Attention Attention Attention Attention Attention

Etes vous à jour de vos cotisations ? Cette question est importante puisque
ce n’est qu’à ce titre seulement que vous pourrez voter les propositions de
l’AG et élire vos représentants.

Nous rappelons que l’adhésion court du 1er janvier au 31 décembre, et non
depuis la date anniversaire de votre adhésion. Si vous souhaitez vous
exprimer au sein de l’association, renvoyer d’urgence le « micro bulletin »
ci-joint à l’adresse d’Attac Rennes ou à Paris.

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