Lettre de Juin 2000 (n°11)

jeudi 1er juin 2000, par Webmestre

Lettre de Juin 2000

La lettre d’Attac-Rennes

N°11 de juin 2000

Au sommaire

I- Compte-rendu de la réunion du 8 juin 2000

II- Des nouvelles en vrac

III- Les mobilisations de Juin

IV- Millau : Soutien aux 11 inculpés de la Confédération Paysanne

I- Compte-Rendu

Toujours le même engouement au niveau participation. La preuve, une cinquantaine de présents à la réunion mensuelle de ce jeudi 8 juin.

Attac et le politique

A ce jour, deux rendez-vous et un document (joint en annexe) pour avancer dans notre réflexion avec toujours en perspective une expression sous forme de motion qui sera présentée à l’assemblée générale d’Attac à St Brieuc les 28 et 29 octobre prochains.

1er rendez-vous pour les membres du CA, élargi aux adhérents des groupes Attac et le politique et celui de l’interpellation des élus, avec Pierre Tartakovsky, secrétaire général de l’association qui viendra expliquer le point de vue du national sur la question de la création d’un groupe Attac au Conseil Régional de Bretagne. Les responsables des groupes locaux bretons ont également été conviés à cette réunion prévue mercredi 14 juin à Rennes.

Le second rendez-vous concerne l’ensemble des adhérents d’Attac intéressés par ce sujet qui pourront donc, à partir du texte joint en annexe, exprimer leur point de vue sur la question lors d’une réunion/débat prévue le jeudi 22 juin à 20h30, Maison du Champ de Mars, Rennes.

Vous ne pouvez y participer ! Rien ne vous empêche de vous exprimer par écrit ou par mail (adresse rappelée page 2)

Référent:Michel Gicquel

tél : 02.99.51.99.63

Création du groupe

"Attac Culture"

En plus d’être un des 9 thèmes qui fait l’objet d’une réflexion au plan national (plusieurs actions sont programmées au nombre desquelles figurent notre participation au festival d’Avignon), lors de la conférence sur "Cinéma et mondialisation" qui s’est déroulée le 23 mai dernier à Rennes, il est vite apparu que ce sujet pouvait, localement, fédérer des énergies. Une question est particulièrement sensible sur Rennes et sa région, c’est la défense et la promotion des petits cinéma de quartier et associatifs, face à la création de salles multiplex de loisirs. Pour parler de ce sujet et d’autres ; une première réunion est fixée le lundi 19 juin à 20h, Maison du Champ de Mars à Rennes.

Référent:Sylvain Ségal

- tél : 02.23.30.36.17-

E mail : sylvainsegal@lemel.fr

St Nolff:Marée noire,

Réactions et actions

Le 6 mai dernier se sont réunis à St Nolff, commune du Morbihan, adhérente d’Attac, les groupes locaux d’Attac de Bretagne, Pays de Loire et Vendée impliqués dans les collectifs anti marée noire. Présents également des représentants du national, du Conseil Scientifique et du groupe "Multinationales"

Propositions qui sont sorties de cette réunion :-1, D’abord Attac fera pression sur le Gouvernement français, qui assurera dès le 1er juillet la présidence de la Commission Européenne, pour qu’il prenne une initiative de transformation de la législation européenne. 2, Ensuite, il est prévu l’édition d’une brochure sur la marée noire, la réalisation d’un document vidéo est aussi à l’étude. 3, Encore, la création d’un groupe permanent dont l’objectif sera d’une part, de mettre en lumière le scandale des pavillons de complaisance et d’autre part de faire le lien avec le sujet des paradis fiscaux. 4, Puis, l’organisation d’un colloque avec la participation des communes sinistrées sur le thème "La catastrophe de l’Erika ou les collectivités territoriales face à la mondialisation libérale". 5-Enfin, le relais de la campagne nationale "Erika, la marée noire de trop" lancée par une dizaine d’ONG qui consiste en l’envoi de cartes-pétitions interpellant le 1er ministre, les présidents de la Commission Européenne et de Totalfina. (elles seront disponibles fin juin à Rennes)

Une prochaine réunion est prévue le mardi 27 juin à Rennes.

Référent : François Derminon-tél:02.99.50.13.11

Réflexion autour du groupe

"Interpellation des élus"

Ce groupe mis en place pratiquement depuis la création d’Attac-Rennes avait deux objectifs : le 1er, celui d’interpeller les élus locaux et plus particulièrement ceux titulaires d’un mandat national (députés et sénateurs) sur les grands sujets d’actualités.

Ce qui a été fait sur la Taxe Tobin, l’OMC, le boursicotage à l’école..

Les réponses reçues, polies ou de circonstance laissent entrevoir le peu d’intérêt de nos mandants pour ces questions. A celles-ci s’ajoutent l’absence de réactions de certains suite à nos interpellations. Là, il y a vraiment matière à s’interroger sur la capacité, la volonté du politique à prendre en compte les interrogations des citoyens.

En second lieu, l’objectif du groupe, en relais à une campagne nationale, consistait à informer et interpeller les municipalités. Tout cela, en vue d’une adhésion à Attac avec comme projet d’organiser, partout où se serait possible, des colloques/débats sur le thème "les collectivités locales et la mondialisation". Toutes les communes du District y compris Rennes ont été contactées. Aucune ne nous a répondu, une seule réaction nous parvenant de certains groupes politiques du Conseil Municipal de Rennes. Ils nous faisaient part des discussions et tergiversations légitimes au sein de cette instance.

Le débat qui a suivi, a tenu compte de l’actualité qui suscite bien des interrogations sur les relations d’Attac au politique. De ce fait, il n’a pas paru pertinent de poursuivre la démarche vers les municipalités dans l’objectif d’une adhésion. Par contre, de nombreux intervenants étaient d’accord pour dire et affirmer que les collectivités ne peuvent rester en dehors des problèmes et questions suscités par la mondialisation, qu’elles ont les moyens d’agir localement y compris de dire non (abandon des régies municipales d’eau au profit des grands groupes financiers, plainte contre Totalfina dans la catastrophe de l’Erika...)

En conclusion, sur ce point comme sur l’interpellation des élus sur les thèmes d’actualité, à nous de trouver la bonne forme, à nous de créer les conditions d’un possible et nécessaire dialogue permettant une réflexion entre la "Démocratie participative et la Démocratie élective". Ceci en toute indépendance, et en mettant en exergue le rôle de "stimulateur démocratique" que par ailleurs nous revendiquons haut et fort. C’est tout le travail qui attend le groupe.

Prochaine réunion, le Mardi 4 juillet à 20h30, Maison du Champ de Mars

Référent : Philippe Corvellec tél:02.99.36.03.34-E mail:pcorvellec@hotmail.com

Organisation :

Un nouveau bureau

A l’issue de la réunion, les 22 membres du nouveau CA ont élu le bureau.

Le nom des dix nominé(e)s pour une nouvelle année :

Yves Bonny, Raymonde Carré, Philippe Corvellec, Anne Marie Daniel, François Derminon, Jean Pierre Escaffre, Michel Gicquel, Gérard Hédé, Jean Louis Métivier, Annie Ouin.


II-Des nouvelles du RAID

Le 12 mai, sous la pression internationale, suite aux multiples réactions qu’avaient suscité cette affaire et grâce notamment à la pugnacité des camarades d’Attac-Rhône, les 3 personnes inculpées étaient remises en liberté. Mais cette victoire n’est que partielle, dans la mesure où, d ’une part les chefs d’inculpation continuent à courir et d’autre part, le RAID (Attac-Tunisie) n’a toujours pas d’existence légale, faute de volonté de la part du gouvernement tunisien. Le combat continue ! Aussi, la semaine dernière, Pierre Tartakovsky, secrétaire général d’Attac et Jean Luc Cipière, Président d’Attac-Rhône étaient en Tunisie pour accompagner Sadri Quiary et Fathi Chamkhi (membres fondateurs du Raid) lors de leur retour.

Des nouvelles en vrac

Lecture

Si vous avez lu le dernier numéro de "Lignes d’Attac", vous savez que notre collection s’est enrichie de deux nouveaux ouvrages : "Tout sur Attac", vade-mecum qui retrace 2 ans de la vie de notre association et "les Paradis fiscaux ou la finance sans loi", production du Conseil Scientifique sur ce sujet.

Attac-Rennes a passé commande, ils seront disponibles fin juin à 10f l’unité. Idem pour l’excellent document sorti par le CCCOMC sur l’AGCS , Accord Général sur le Commerce des Services ou en langage "décodé" : "Alerte Générale à la Capture des Services publics" ! Qu’on se le dise et qu’on se le lise....

Comment contacter Attac-Rennes

Pour nous écrire : Maison du Champ de Mars, 7 Cours des Alliés, 35000 Rennes

Par téléphone : 06.80.54.10.04

Sur le Net : Adresse du site Web :http://www.local.attac.org/35, liste de diffusion : attac35(arobase)attac.org

Prochaine réunion publique d’Attac :

Jeudi 6 juillet,à 20h30

Maison du Champ de Mars à Rennes

Les mobilisations de juin

1. Dimanche 11 juin, à Bruxelles, Une 1ère ! Manifestation contre l’UNICE (confédération du patronat européen)

La coordination contre l’UNICE dont font partie entre autres, Attac, AC !-Agir ensemble contre le Chômage, a appelé à manifester lors du sommet patronal européen auquel étaient invités les 10 commissaires de l’Union Européenne ainsi que les responsables de L’OMC. A juste titre, quand, comme le dit Agnès Bertand, Responsable de l’Observatoire de la Mondialisation,"on sait que la Commission européenne devient le bras séculier des entreprises nationales et met en place un arsenal complexe et opaque de déréglementations". En effet, très en verve et nullement complexés, les représentants du patronat y ont présenté des directives très précises en matière de flexibilité de l’emploi, de déréglementations tous azimut et de politique (anti) sociale.....

Au delà de cette "1ère", il y a urgence à organiser une réaction la plus large possible !

Samedi 17 juin à Paris : Marche Mondiale des Femmes

Partie il y a 5 ans du Québec, pour aboutir à New-York en octobre prochain, cette initiative s’emploie à rendre visible les injustices, inégalités et violences dont sont victimes les femmes dans un monde entièrement dominé par le néolibéralisme.

De nombreuses bastilles (inégalités, machisme..) restent à abattre !.

De Rennes, départ en car à 8h, piscine de Bréquigny-Inscriptions, contact au : 02.99.30.99.52

Lundi 19 juin à Rennes de 12h à 14h à la Préfecture (Beauregard)

Manifestation du collectif pour l’annulation de la dette du Tiers Monde

Un an après Cologne, où le G7 avait annoncé un allégement de 65 milliards de dollars soit 3% seulement du montant de la dette totale, il faut relancer la pression sur le Gouvernement français, ensuite, se faire entendre à Genève en Juin (sommet social de l’ONU) puis à Dakar en Décembre lors des rencontres internationales.

A l’appel du collectif Rennais dont fait partie Attac, rendez-vous de 12h et 14h, devant la Préfecture

* Samedi 24 juin à Rennes - de 14h à 17h, place de la Mairie

Contre la mondialisation libérale et en soutien aux 11 inculpés de Millau

En réaction au sommet social de l’ONU qui se déroulera du 26 au 28 juin à Genève, les organisations présentes à Seattle et Bangkok organisent un sommet parallèle pour faire le point sur les campagnes en cours (dettes des pays pauvres, plans d’ajustement du FMI et de la banque Mondiale, spéculation financière, taxe tobin...), et approfondir le débat sur des questions comme les normes sociales et environnementales. Rendez-vous informatif, table de presse, discussion avec les militants d’Attac,

vente de bons de soutien à la Confédération Paysanne

Nous vous attendons nombreux(ses)

Mercredi 28 juin à Rennes - Débat au Scaramouche à 20h30

En soutien aux inculpés de Millau, la parole à la Confédération Paysanne

Débat sur le thème de la "Malbouffe"

29, 30 juin et 1er juillet : Tous à MILLAU !

Pour le départ en car, de Rennes, l’inscription devient Urgente !

Vous ne pouvez y aller ! N’ hésitez pas à apporter votre soutien à La Confédération Paysanne

(voir page suivante)

Tous à Millau le 30 juin

Soutien aux militants paysans de la Confédération paysanne

12 août 1999 : La Confédération paysanne de l’Aveyron, en lien avec d’autres militants syndicaux et associatifs, démonte le Mac Do en construction. Cette action non violente répondait aux mesures de rétorsion américaine contre le Roquefort et d’autres produits. Elle faisait partie d’une mobilisation nationale de la Confédération Paysanne suite à la condamnation de l’UE par l’OMC pour son refus d’importer du bœuf aux hormones. 10 militants sont emprisonnés puis libérés contre de très fortes cautions (525 000F).

Fin novembre : A Seattle, en France, et partout dans le monde, forte mobilisation contre la dictature des marchés : les négociations de Seattle échouent.

30 juin 2000 : Les 10 inculpés sont convoqués au Tribunal de Millau.

PARCE QU’ILS SONT VICTIMES D’UNE FORTE REPRESSION SYNDICALE

PARCE QU’ILS REFUSENT LA MONDIALISATION LIBERALE ORGANISEE PAR L’OMC

PARCE QU’ILS DEFENDENT UNE AGRICULTURE PAYSANNE SOLIDAIRE ET DURABLE

Le comité de soutien appelle :

1. A l’abandon immédiat des poursuites
2. A soutenir les militants inculpés
3. A défendre ensemble les libertés publiques, syndicales et associatives, le droit à manifester
4. A se mobiliser et à se rassembler massivement à Millau le 30 juin
, en faisant de ce rassemblement un moment de convergence des résistances à la répression du mouvement social et à la mondialisation

En Ille et Vilaine, des cars partiront de Rennes : départ jeudi 29 juin à 21h30 (Retour dans la nuit de samedi à dimanche). Rendez-vous sur le parking de la piscine de Bréquigny.

Inscriptions auprès de la Confédération Paysanne d’Ille et Vilaine au 02.99.50.45.27 avant le jeudi 22 juin. Frais : 150F (ou 50F tarif réduit).

Pour financer le déplacement, des bons de soutien sont à vendre

A l’unité, par carnets de 5,10 ou 50 bons

Passez vos commandes, adressez-vous à la Confédération ou à ATTAC.

Premiers signataires de l’appel en Ille et Vilaine : Confédération paysanne 35, AC !, ATTAC, Agrobio 35,Chiche !, PCF 35,LCR, Bruz Solidarité, le LOCH, CIRC Bretagne, le Mouvement de la Paix...

DOCUMENT ANNEXE

CONTRIBUTION AU DEBAT " ATTAC ET LE POLITIQUE " (juin 2000)

RAPIDE HISTORIQUE.

1 - le débat sur le thème Attac et le politique :

29 Mars 2000 le siège national d’Attac élabore et envoie aux groupes locaux un document intitulé " ATTAC ET LE POLITIQUE " . C’est un document d’orientation élaboré par le conseil d’administration d’ Attac qui est censé répondre à une question importante, celle de l’indépendance d’Attac et le refus d’une quelconque instrumentalisation. (cf. doc. Attac et le Pol. lignes 21 à 23.) .

Souhaitant nous aussi réfléchir à ces questions des rapports d’Attac et des politiques, nous constituons à Rennes un groupe sur ce thème, qui devra réunir quelques temps des adhérents intéressés d’Attac. Il n’y a dans tout cela ni urgence ni enjeu particulier, simplement le désir de réfléchir à cet aspect de notre activité qui croise souvent " l’establishment " politique, au moins local.

2 - l ’accélération des évènements :

Avant même que ne se soit tenue la première réunion du petit cercle Attac et le politique (AP) de Rennes, la situation va se modifier quelque peu et mettre cette question au premier plan de nos préoccupations, pour quelques semaines.

En effet, le17/04, Bernard Cassen, président d’Attac est venu à Rennes à l’occasion de la constitution d’un groupe labellisé Attac parmi quelques conseillers régionaux de Bretagne : Lespagnol du P.C, Thomas du P.S, Merrien des Verts et Hell de "Tous ensembles à gauche ", Arnaud Hell étant par ailleurs militant d’Attac à Brest.

Ouest France du 9/04 rend brièvement compte de cette petite affaire. Nous ignorions tout de cette visite de Bernard Cassen et de l’initiative des quatre élus. Nous résolûmes d’écrire à Bernard Cassen pour lui faire part de notre mécontentement quand à la forme et de notre inquiétude quand au fond (cf. lettre de Jean Louis Métivier du 21 avril.). Nous demandions aussi dans cette lettre la venue d’un des dirigeants nationaux d’Attac à l’occasion de notre A.G. annuelle prévue pour le 04 mai afin de débattre de ce point particulier des rapports d’Attac et des politiques. Personne n’a pu se déplacer depuis Paris. En revanche, des membres d’autres groupes locaux d’Attac étaient présents(Finistère, St Malo et Redon.),venus à notre appel (lettre du 28 avril.). Depuis cette date, rien de bien nouveau sinon la décision prise par l’A.G du 04 mai d’organiser notre réaction à ce problème et de préciser nos positions en ces matières : Attac et le politique, Attac et sa propre démocratie interne. Il faut y ajouter quelques vagues suffisantes pour que le sujet fasse une pleine page du Monde daté de lundi 05/06. Notre démarche rencontre un écho .

3 - les décisions de l’A.G du 04 Mai :

Préparer l’A.G nationale d’Octobre en y apportant sur ces thèmes une contribution rennaise, peut-être élargie.

En attendant, évaluer les pratiques existantes : intérêt des groupes d’élus, bilan des actions de notre groupe "interpellation des élus "...Mais savoir dissocier deux niveaux de réflexion : les groupes d’élus Attac et les relations entre Attac et des élus sur des thèmes spécifiques.

4 - nos objectifs :

Ils découlent des décisions de l’A.G et sont ici précisés en vue d’alimenter le débat prévu :

1. répondre aux propositions des groupes locaux présents à notre A.G du 04 mai et plus particulièrement à celles d’Attac Finistère présentées par Nicole Jaquin , demandant aux groupes bretons d’exprimer leur non reconnaissance du groupe au Conseil Régional et que tout élu adhérant à Attac doit participer à un groupe local.

2. préparer, comme prévu par l’AG du 5/05, sur ces problèmes une proposition d’Attac Rennes, éventuellement élargie à d’autres groupes locaux, proposition qui suppose de modifier les statuts nationaux d’Attac.

3. élaborer ici, à Rennes, en attendant l’A.G nationale d’octobre 2000 à St Brieuc, une proposition claire et partagée sur les groupes d’élus Attac et sur les relations d’Attac avec les élus, locaux, nationaux ou supra-nationauxs, que nous en débattions mais, ce débat concernant directement Attac, nous souhaitons que seuls les adhérents y participent et non les spectateurs occasionnels de nos réunions mensuelles.

DEBATTRE DANS QUEL CONTEXTE ?

1 - la méfiance à l’égard du politique :

Elle semble historiquement récurrente et porteuse de dangers pour la démocratie. Le texte d’orientation d’Attac national fait le constat que nos actions nous conduisent à " faire de la politique ", à entretenir des rapports avec les acteurs politiques. Nous le faisons dans un climat lourd d’une certaine méfiance à l’égard de la classe politique en général. De cette méfiance témoignent aussi bien le maintien de l’abstentionnisme, certains votes extrêmes, où les discours poujado-populistes de quelques uns. Il faut bien constater aussi que les hommes politiques sont parfois peu crédibles : hémicycle déserté de l’Assemblée Nationale, cumul des mandats, parité, voire même défaillants : mouvement social, marée noire...Ils ne sont pas étrangers à cette déception à l’égard du politique, déception qui entretient vis à vis d’eux une méfiance viscérale chez beaucoup des adhérents d’Attac. Mais, et c’est notre diversité, d’autres à Attac expriment la volonté et la nécessité de travailler avec les politiques, refusent d’adopter une attitude d’hostilité extrême et systématique. Ils souhaitent, comme le document national " Attac et le politique ", préciser la distinction entre la politique et les membres de la classe politique.

2 - Attac, association citoyenne :

Conjointement à cette méfiance à l’égard des usages politiques traditionnels, une demande forte s’exprime qui souhaite inventer un autre rapport à la vie de la cité : la croissance rapide d’Attac s’est nourrie de cette demande. Nous nous voulons " stimulateurs démocratiques " et nous nous devons de l’être nous-mêmes de façon exemplaire. Nous voulons réfléchir, décider, agir tous ensembles, égalitairement. Notre force, c’est de vouloir tenter cette démarche, de vouloir répondre à cette demande. Besoin et espoir ! l’échec peut être lourd de conséquences. Bien entendu, nous ne souhaitons pas remplacer les acteurs politiques, nous ne sommes pas non plus des donneurs de leçons drapés dans une dignité démocratique qui échapperait automatiquement aux hommes politiques et aux élus. Nous ne souhaitons pas non plus devenir un relais et une agence sociale de renseignements pour des responsables politiques qui ont laissé se distendre leur lien avec la société civile.

QUI SOMMES -NOUS ET QUE SOUHAITONS-NOUS ?

Elément de réponse à de nouvelles attentes, nous sommes un mouvement jeune, à croissance très rapide : 25000 adhérents environ à ce jour. Attac à donc du évoluer très vite sans avoir véritablement le temps de débattre de sa propre nature. Proche, à son origine, des pratiques lobbyistes, nous devenons une association qui tend à croître en faisant preuve d’une très forte capillarité sociale. Cette rapidité de croissance nous impose un effort permanent de clarification : nous devons en permanence savoir ce que nous sommes, où nous allons et surtout avec qui nous y allons. Cela implique de bien déterminer nos relations avec les acteurs politiques, qui peuvent être abordées sous les deux angles, déjà cités : groupes d’élus Attac et travail d’Attac avec les élus non constitués en groupe Attac.

LES GROUPES D’ELUS ATTAC

1 - existence et efficacité

Existent-ils et qu’ont-ils réalisé ? En ce qui concerne la taxe Tobin, par exemple, force est de constater la faiblesse des progrès : du non-vote à l’absence des élus tant pour le débat que pour le vote, notre méfiance à l’égard du politique ne semble pas sans fondement. Même si les pratiques sont très récentes les discussions aux Asssemblées ont été très décevantes et nous pouvons douter de l’efficacité de ces démarches.

2 - intérêt

Le document d’orientation issu du C.A national d’Attac peine à démontrer l’intérêt de ces groupes d’élus labellisés Attac : ils ont des " contraintes ", ils épauleront nos actions " dans toute la mesure du possible ", leur rôle est " particulier " et " différent ", " distinct " de celui des comités locaux. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le C.A. d’Attac n’a pas une idée très claire de l’intérêt de ces groupes mais qu’il leur laisse malgré tout la bride très lâche sur le cou

3 - inconvénients

- nous nous lions à des hommes politiques dont les intérêts, parfois différents des nôtres , peuvent les conduire à des prises de positions susceptibles d’écorner notre image, où à nous associer à des positions qui ne sont pas les nôtres.

nous accentuons à l’intérieur d’Attac des clivages entre les positions radicales où plus conciliantes à l’égard du politique : c’est un risque de division .

- nous nous lions à des stratégies qui ne peuvent être les nôtres et nous nous prêtons à des logiques de parti qui n’ont pas la particularité de celles d’Attac. Qui pourra faire le grand écart entre Attac et son propre parti sans dommages pour nous ?

nous risquons d’apparaître comme les satellites d’un parti ou d’un groupe de partis (gauche plurielle) sans pour autant augmenter en efficacité.

- nous verrons s’accroître le sentiment de l’instrumentalisation d’Attac, créateur de frustrations et de désillusions.

C’est pour toutes ces raisons que nous considérons à Attac Rennes que l’existence de groupes d’élus labellisés Attac ne se justifie pas, à quelque niveau que ce soit : Parlement européen, Assemblées nationale, locales ou départementales.

Nous ne saurions non plus recevoir l’argument d’un contrôle éventuel de ces groupes labellisés Attac par les groupes locaux. D’une part, compte tenu des logiques contradictoires il est illusoire, d’autre part le document d’orientation du conseil d’administration d’Attac national stipule que ces groupes pourront fonctionner en " réseau x spécialisés " ce qui exclut toute possibilité de contrôle par les groupes locaux.

Nous refusons donc l’existence de groupes d’élus labellisés Attac, à tous les niveaux électifs. Cette position en appelle une autre : que ferons-nous des groupes déjà existants ? La logique veut que nous demandions leur dissolution. Le bilan de ces groupes va dans le même sens : celui du dépôt . soit que leur constitution a été prématurée au regard de leur capacité à porter nos thèmes ou(et) que leurs pratiques sont encore trop éloignées d’un lien sincère entre les acteurs d’une démocratie participative et eux, acteurs d’une démocratie élective.

TRAVAILLER AVEC LES ELUS NON CONSTITUES EN GROUPE ATTAC

1 - au cœur de la " stimulation démocratique "

Notre volonté d’influer sur le devenir de la cité, fût-elle mondiale, nous conduit inévitablement à agir avec ou en direction des politiques, et particulièrement des élus. Cette démarche est issue de notre capacité à donner une nouvelle dimension à l’articulation du social et du politique.

2 - respect des spécificités et indépendance des partenaires

Cela nous laisse le choix du domaine ou du champ d’intervention : nous ne travaillons que sur des chantiers que nous avons nous-mêmes définis, ou que nous acceptons si nous n’en sommes pas les initiateurs. Nous n’avons donc pas à subir la complicité de l’étiquette. Cela permet la souplesse et la sincérité d’une relation basée sur l’indépendance des deux pôles, chacun développant sa propre logique : le politique avec sa " ligne de parti " écoute, discute, évolue et porte le débat au sein de son propre parti. Attac débat avec " le politique " , signe du maintien de la confiance nécéssaire dans le politique.A ce dernier d’assumer les interpellations d’Attac, et à Attac de savoir interpeller les politiques. Souplesse et généralisation dutype de relations que nous développons habituellement avec les autres associations travaillant avec nous, sans qu’il ne vienne à quiconque, syndicat ou association, l’idée de se labelliser Attac, de se " surlabelliser " en fait.

3 - respect de l’autonomie de chaque adhérent d’Attac : point bref mais essentiel.

Nous savons tous que la démocratie et la lutte contre les inégalités demandent d’inventer des nouvelles pratiques : Attac, en se développant a pris un engagement moral dans cette direction.

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