Lettre de janvier 2002 (n°27)

mardi 1er janvier 2002, par Webmestre

Lettre de Janvier 2002

La lettre d’Attac-Rennes

N°27-Janvier 2002

Association pour la Taxation des Transactions financières pour l’Aide aux Citoyens

Attac-Rennes, Maison du Champ de Mars, 7 cours des alliés - 35000 Rennes

Bonne année à toutes et tous, et pour commencer, cette bonne nouvelle : la chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine a été condamnée lundi 7 janvier à verser 0,15 de dommages et intérêts ainsi que 762,25€ (au titre de l’article 700 du nouveau code civil) à Jean-François Piquot, militant de l’association Eaux et Rivières de Bretagne et auteur d’un livre sur les dysfonctionnements du comité départemental d’hygiène chargé, notamment, de donner un avis sur la création d’élevages hors sols (Deux ans de fonctionnement du CDH d’Ille et Vilaine). Depuis le début de cette affaire (voir N°s précédents), Attac a soutenu Jean-François Piquot, c’est pourquoi les nombreux adhérents et sympathisants qui participaient, hier soir, à la réunion mensuelle de rentrée du groupe local de Rennes se sont réjouis de cette issue. "Un écologiste breton gagne contre la chambre d’Agriculture" écrit Libération. Bravo à Jean-François et cette victoire doit être un encouragement pour continuer, plus que jamais, le combat contre tous ceux qui veulent tout soumettre à la seule loi du profit.

u La manifestation nationale d’Attac : le 19 janvier au Zenith

Il y a eu le 11 septembre. Mais les problèmes que connaissait déjà le monde le 10 septembre sont toujours là, aggravés : la mondialisation libérale continue ses ravages. Les marchés financiers et les transnationales font la loi. Le FMI se lave les mains de la situation catastrophique dans laquelle ses diktats ont plongé l’Argentine ; l’OMC s’acharne à marchandiser tout ce qui bouge ; les inégalités progressent ; l’environnement se dégrade. Attac ne présentera ni ne soutiendra aucun candidat dans les campagnes électorales à venir, mais elle portera toutes ces questions au cœur des échanges publics des prochains mois. Pour lancer le débat devant l’opinion, les membres et sympathisants de l’association se retrouveront Le samedi 19 janvier à Paris, de 14 à 20 heures au Zénith avec un accueil en fanfare ! Interviendront : Anémone ; Bernard Cassen, président d’Attac ; Clotide Ky, militante syndicaliste burkinabé ; Daniel Mermet, Jacques Testart, président de la Commission française pour le développement durable ; Ignacio Ramonet, président d’honneur d’Attac, et José Saramago, Prix Nobel de littérature.
A partir de 17 h 30, concert avec Aston Villa et Sergent Garcia.

Un car est organisé pour l’Ille et Vilaine : le départ aura lieu de St Malo à 6h30, place de Rocabay, près de la maison des associations, près de la gare, puis passage à Rennes pour prendre un groupe, au parking de la piscine de Bréquigny vers 7H30.

u Erika...nous n’irons pas chez ton affréteur par hasard

Jacques Martinais, océanographe en retraite à Dinard, ancien adjoint au maire de la ville de Brest et expert européen pour l’instrumentation océanologique et la météorologie marine, nous a présenté le travail de l’association « L’Erika, deux ans après ! » qu’il préside. Après avoir lancé « l’Erika-thon » pour associer les collectivités territoriales littorales à sa démarche, l’association a tenu un colloque scientifique pour dégager une équipe polydisciplinaire et internationale et envisage la création d’un CEDRE (centre d’études et de recherche sur les Eaux) européen. Elle veut étendre son travail aux autres dimensions de la pollution marine : dégazages frauduleux, stockage ou traitement des déchets, dégradation de l’espace terrestre situé au delà de la laisse de haute mer et des moyens de reconstitution à mettre en œuvre, indemnisations, perte d’aménité des côtes touchées, arsenal juridique du droit de la mer à connaître et à améliorer... Attac est intervenu à plusieurs reprises sur ce problème, plus particulièrement sur la dimension économique de ces catastrophes où on a vu, une fois de plus la rapacité financière de grands groupes transnationaux mettre en danger des vies humaines et créer des catastrophes environnementales. Nous allons transmettre les documents de J. Martinais au Conseil scientifique, ainsi qu’aux groupes locaux d’Attac les plus actifs sur ces questions (44, 56...).

u Les groupes de travail.

Æ Les groupes thématiques (Rapports Nord - Sud ; La guerre ; Décryptage de l’Economie, et Economies Alternatives...) du groupe « Attac Campus » se réunissent au Scaramouche ou au Sablier. Réunion du groupe Nord/Sud : le 21 janvier à 20H00 au Scaramouche. Une réunion de travail de Attac-Campus pour faire le bilan du premier trimestre et préparer le second se tiendra le mercredi 30 janvier, 20 h, salle F7, à Villejean. Contact : Eddy : 02.99.33.21.58.

Æ Le groupe « interpellation des élus » se réunit le mercredi 6 février à 20H30 au Scaramouche pour préparer l’intervention pendant les campagnes électorales. Contact : Claude, 02.99.57.12.86.

Æ Le groupe « Eau » qui travaille sur la dimension économique de la gestion de l’eau se réunit le mercredi 23 janvier à 20H30 à la MCE, Bd Magenta. Contact : Anne-Marie : 02.97.27.61.03

Æ Le groupe « Education » se réunit le mercredi 6 février à 20H30 au Scaramouche : travail sur l’Université et les masters de l’économie. Contact : Valérie, 02.99.59.02.31

Æ Le groupe « Santé » : la santé est une des cibles de la mondialisation libérale par le biais de l’AGCS mais également de l’Adpic qui peut entraver une politique de santé publique pour nombre de pays pauvres. Une première réunion pour réfléchir à un système de santé publique qui nous convienne s’est tenue le 8 janvier à 20h30. Prochaine réunion lundi 4 février à 20h30 au Scaramouche. Contact : Jeanne Maillot (06.15.36.22.24).

u L’ARGENTINE, CAS D’ECOLE DES RAVAGES DE LA MONDIALISATION LIBÉRALE.

A Buenos Aires, depuis 2 semaines, les consulats d’Espagne et d’Italie, 2 pays dont viennent beaucoup de familles argentines, sont pris d’assaut : lorsque l’espoir disparaît pour faire place à une vertigineuse sensation de vide, les Argentins réagissent comme ailleurs, en faisant la queue des nuits entières pour quitter leur pays. "Nous sommes tombés de plus en plus bas, étape après étape : récession, dépression, état pré-anarchique, chaos. Une étape de plus et c’est un bain de sang", a affirmé ce 10 janvier le nouveau président, M. Duhalde. "Ceux qui sont restés exclus de toute relation économique, politique, sociale, d’éducation, de culture ou de travail", commencent à "voir chaque personne incluse comme son adversaire, son ennemi", a-t-il ajouté. Le peuple argentin subit dans sa chair les politiques aussi incompétentes que criminelles menées depuis de longues années par la dictature militaire et les trois présidents civils successifs, sous la tutelle du Fonds monétaire international (FMI). Quel bilan !!!
La situation catastrophique dans laquelle se trouve plongée l’Argentine n’est pas, hélas, une surprise : elle était depuis longtemps prévue car la dette publique de ce pays - dont la majeure partie n’a pas été contractée pour servir le peuple argentin - est de toute évidence impossible à rembourser : entre 1976 - début de la dictature militaire- et 2001, elle s’est trouvée multipliée par 16, passant de 8 à 132 milliards de dollars ! Dans le même temps, la fuite des capitaux, en particulier de l’argent sale de la corruption massive pratiquée par les militaires responsables de l’assassinat de 30 000 personnes, les milieux dirigeants - au premier rang desquels l’ex-président Menem et son entourage mafieux - et la grande bourgeoisie liée aux multinationales et à la finance internationale, atteint 120 milliards de dollars. Pendant la même période de 25 ans - 1976-2001 - l’Argentine, ainsi mise en coupe réglée par les prédateurs qui la dirigeaient, s’est vu imposer tous les sacrifices pour rembourser 200 milliards de dollars, soit 25 fois ce qu’elle devait en 1976. Elle ne s’est pas pour autant libérée de son endettement, celui-ci n’ayant cessé de croître puisque le pays devait emprunter pour payer les intérêts ! Il s’agit là d’un cas d’école du mécanisme pervers, à l’oeuvre dans de nombreux pays, de transfert des richesses du Sud vers les créanciers du Nord. Les gouvernements argentins ont suivi à la lettre, et depuis longtemps, les exigences du "consensus de Washington" et ont appliqué toutes les mesures d’ajustement structurel dictées par le FMI : bradage des entreprises nationales ; laminage des services publics ; ouverture commerciale totale, responsable de la ruine de milliers de petites et moyennes entreprises, etc. Résultat : un chômage qui atteint 30 %, un tiers de la population (13 millions de personnes) vivant au-dessous du seuil de pauvreté.
Ce bilan catastrophique est un acte d’accusation des logiques de la mondialisation libérale appliquées à un pays autrefois parmi les plus riches du monde. Mais, à l’heure des comptes, le FMI se défile et proteste même de son "innocence" alors qu’il avait activement soutenu la dictature militaire et, jusqu’à ces derniers temps, citait même l’Argentine comme un de ses meilleurs élèves ! En particulier, il ne tarissait pas d’éloges sur la parité fixe entre le peso et le dollar - qui s’est révélée désastreuse pour l’économie du pays - imposée par le ministre commun aux présidents Menem et De La Rua : Domingo Cavallo, déjà président de la Banque centrale sous les militaires et sacré "héros de l’économie libérale" par le "New York Times" en mars 2001.
Attac France se déclare totalement solidaire d’Attac Argentine et de toutes les forces sociales de ce pays engagées dans la lutte contre une mondialisation libérale qui l’a saigné à blanc. L’association réclame :
- la libération de toutes les personnes incarcérées depuis la proclamation de l’état de siège par l’ex-président De La Rua ;
- la mise en jugement des dirigeants politiques responsables de la mort de 27 personnes et des blessures de centaines d’autres ;
- une enquête internationale sur les avoirs argentins détenus à l’étranger, avec levée du secret bancaire.
- l’annulation de la dette publique de ce pays - déjà plus que remboursée-, comme de celle des autres, nombreux, se trouvant dans le même cas.

u Divers.

 ? le Forum Social Mondial de Porto Alegre (fin janvier 2002) dont le mot d’ordre "Un autre monde est possible" est un véritable cri d’espoir et de guerre à l’ordre libéral. Il s’agit de montrer que des politiques, des expériences alternatives existent, permettant de passer d’un archipel de résistances à l’esquisse d’un « autre monde ». Des adhérents de Rennes seront présents à Porto Alegre. Le problème de la dette et la situation en Argentine vont sans doute occuper une place importante dans ce forum. A Rennes nous essaierons d’organiser une animation le samedi 2 février, à partir de 14H30 place de la Mairie.

 ?Solidarité avec les 10 opposants aux OGM de Drôme Ardèche jugés 15 janvier 2002 à Valence : le 26 août 2001, 200 citoyens ont décidé de marquer symboliquement leur opposition à des expérimentations de maïs transgénique en plein air, qui mettent directement en jeu la qualité de notre alimentation et de notre environnement. L’expérience conduite par Biogemma avait pour but de réduire les coûts de castration du maïs. Loin de servir la médecine, 99% des essais OGM ont une vocation purement commerciale pour accroître l’emprise financière de quelques multinationales sur le système alimentaire mondial. Une commission d’experts donne un avis technique. Sur cette base, le gouvernement autorise les essais qui se déroulent dans le plus grand secret ; par une décision de justice du 1er mars 2001, il a été contraint à un minimum de transparence. Jusqu’au paysan qui cultive sans le savoir des OGM !... Trouvez l’erreur. Nous demandons, comme l’ont fait les six parlementaires drômois, un moratoire sur ces essais en plein champ et loin d’être opposés à la recherche, nous réclamons au contraire le développement d’une recherche alternative et respectueuse de l’intérêt collectif. Une quarantaine de lettre de soutien ont été signées pendant la réunion mensuelle.

 ?Après Doha : le 30 juin 2002, chaque membre de l’OMC devra, dans le cadre de l’AGCS et du cycle de négociations sur les services en cours, avoir adressé à chaque autre pays membre une liste de secteurs de services de cet autre membre qu’il souhaite voir soumis aux règles de l’AGCS et à l’autorité de l’OMC ; le 31 mars 2003, chaque membre devra déposer la liste des secteurs de services qu’il OFFRE de libéraliser sur son propre territoire ; fin 2003 devrait se tenir la prochaine session de la conférence ministérielle de l’OMC. La déclaration de Doha annonce que cette session doit ouvrir « des négociations sur la transparence des marchés publics » ainsi que sur « la politique de la concurrence », et décider « s’il convient de lancer des négociations dans le domaine de l’investissement ». En outre elle précise que d’ici là les groupes de travail sur les liens entre commerce et respectivement investissement, transparence des marchés publics et politique de la concurrence poursuivront leurs études en vue de préparer le terrain des négociations. Avant le 1 janvier 2005, l’ensemble des négociations (ou se croiseront agriculture, services, marchés publics, environnement, etc.) devra être conclu lors d’une session extraordinaire de la conférence ministérielle. Une date s’impose : le 31 mars 2003, limite du dépôt des listes d’offres d’engagement par les Etats membres. D’ici là, il nous faudra créer un vaste et profond mouvement d’opinion. Nous avons 15 mois pour amener l’AGCS à la connaissance de nos concitoyennes et concitoyens ; 15 mois pour mettre en échec des négociations qui menacent l’ensemble des activités de service (services publics, services associatifs, coopératifs, petits commerces, PME, artisans, professions libérales) ; 15 mois pour briser un projet qui, au bénéfice des firmes multinationales, s’abat sur la démocratie, sur la vie culturelle et sur le cœur des sociétés. Le 30 juin 2002 (jour de dépôt des demandes) devrait être le jour d’une première mobilisation internationale contre le cycle qui s’est ouvert à Doha. Le FSM de Porto Alegre sera probablement l’occasion de confirmer cette date de mobilisation (2 ans après Millau).

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RAPPEL, RAPPEL, RAPPEL : la lettre coûtant cher (5f par N°), et notre budget étant très modeste, lors de AG de Mai nous avions pris la décision de solliciter tou(te)s les adhérent(e)s pour une participation financière. Les sommes recueillis jusqu’à présent ne permettent pas l’envoi de la lettre sur tous les mois. Nous allons donc « espacer » cette parution. Mais nous continuons à vous solliciter car c’est le seul moyen de maintenir ce service.

Envoyez votre chèque de 8€ ( coût de la lettre sur 10 mois), libellé à Attac-Rennes, à Maison du Champ de Mars, Cours des Alliés, 35000 Rennes. La lettre étant disponible sur le site Web (une liste spéciale a été créée), les nouveaux adhérents disposant d’internet ne la recevront (formule papier) qu’une seule fois

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u Sur votre Agenda.

Groupe « Campus » : réunion du groupe « Nord-Sud » le lundi 21 janvier à 20H00 au Scaramouche.

Jeudi 24 janvier à la Maison du Champ de mars à 20H30

« cours/débat » à partir du livre de René Passet « Eloge du mondialisme par un anti présumé »

Mercredi 30 janvier à 20H15 Film-débat au T.N.B

Projection du film « Paroles de BIBS » de J. Lemaire-Darnaud suivi d’un débat sur le devenir des salariés dans le cadre de gestions patronales historiques.

Réunion de travail de Attac-Campus pour faire le bilan du premier trimestre et préparer le second, le mercredi 30 janvier, 20 h, salle F7, à Villejean.

Samedi 2 février 2002 à 14H30 place de la Mairie à Rennes

Information à l’occasion du Forum Social Mondial de Porto Alegre

Lundi 4 février à 20H30 au café Le Scaramouche (Rue Duhamel)

Réunion du groupe « Santé »

Mercredi 6 février à 20H30 au café Le Scaramouche (Rue Duhamel)

Réunion du groupe « Education »

Mercredi 6 février à 20H30 au café Le Scaramouche (Rue Duhamel)

Réunion du groupe « Interpellation des élus »

Jeudi 7 février à 14H00 au Tambour (Villejean)

projection du film de Francis Gillery, "Le cartable de Big Brother", suivie d’un débat en présence (sous réserve encore à l’heure actuelle) du réalisateur. Organisé par Attac-campus

Jeudi 28 février 2002 à la Maison du Champ de mars à 20H30

Conférence/débat avec Yves SALESSE « Quel sens donner au combat contre le néo-libéralisme ? »

Vendredi 1er mars à 20H15 Film-débat au T.N.B

Projection du film « The Navigators » de Ken Loach suivi d’un débat sur les conséquences de la déréglementation et les privatisations animé par le CE des Cheminots et Attac Rennes.

Jeudi 7 février 2002, 20h30, Maison du Champ de Mars
Réunion mensuelle publique d’Attac

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