Lettre de janvier/février 2003 (n°34)

dimanche 19 janvier 2003, par Webmestre

La lettre d’Attac-Rennes

N°34-Jan/Fév. 2003
Association pour la Taxation des Transactions financières pour l’Aide aux Citoyens

Attac-Rennes, Maison du Champ de Mars, 7 cours des alliés - 35000 Rennes

Bonne année à toutes et tous,

Contre les délocalisations, menaces sur l’emploi : que faire ?

Mitsubishi, Thomson, Alcatel et les autres ? licencient à tour de bras
pour délocaliser, souvent après avoir reçu des aides publiques. Cela
touche les industries de main d’ ?uvre, comme le secteur de la
Recherche. C’est le résultat de la politique libérale, aggravée par un
gouvernement inspiré du MEDEF. Ce n’est pas une fatalité : il y a des
explications et des alternatives. La prochaine réunion publique
mensuelle d’Attac-Rennes sera l’occasion d’en débattre, avec Jacques
NIKONOFF, le président d’Attac-France, le jeudi 6 février à 20H30 à la
Maison du Champ de mars à Rennes. De 17H00 à 19H00, Jacques NIKONOFF
interviendra à la Faculté de Villejean (Amphi STAPS, Ferme de la Harpe).

Information, Solidarité, Actions : toujours pas de temps mort

Contre les « masters de l’économie » : Manifestation samedi 18 janvier, à
10H00 devant la Banque CIC, Place Sainte Anne à Rennes. En parallèle un
courrier sera envoyé aux parlementaires pour leur demander d’intervenir
auprès du ministre de l’éducation pour faire abroger la circulaire
"code de bonne conduite des entreprises en milieu scolaire" et si
besoin de provoquer un débat parlementaire sur ce sujet. Une copie sera
envoyée au Rectorat. Ce terme de bonne conduite remplace la notion de
neutralité scolaire (qui stipulait qu’il ne serait pas donné suite
aux sollicitations du secteur privé qui ont généralement un caractère
publicitaire et commercial), par celle de neutralité commerciale qui
signifie être neutre dans le choix de ses partenaires, clients ou
prestataires, en clair faire jouer la concurrence. Ce code prévoit que
l’utilisation des outils multimédia par les écoles est
libre. Il bénéficie donc au jeu des "masters de l’économie" qui se
déroule par internet. Dans le cas présent on va au-delà de la logique
commerciale puisqu’il s’agit de formater les esprits dès le plus jeune
âge à la logique néolibérale en chantant les louanges de la bourse (en
cachant soigneusement les ravages sociaux et environnementaux générés
par cette même bourse).

Contre la « criminalisation » du mouvement social : Manifestation mardi
14 janvier, à partir de 14H00 devant le Parlement (cours d’Appel) à
l’appel du G10-Solidaires pour défendre un responsable syndical
(l’ancien secrétaire du syndicat SUD-PTT 35) victime de la répression.
Samedi 18 janvier, manifestation à CARHAIX (22) à partir de 14H30 à
l’espace Glenmor : Pas de syndicalistes en prison. 14H30 : meeting/débat
avec José BOVE à partir de 19H00 : repas aux Halles de Carhaix proposé
par Terroirs en Fête, 21H00 : Fest Noz (Entrée : 5 ?, Soutien : 10 ?)
Organisé par la Confédération Paysanne, ATTAC22, le G10-Solidaires, LDH
et CGT. Pour les déplacements, la Conf35 pense au co-voiturage. Les
personnes intéressées peuvent la contacter au 02 99 50 45 27 ou par
email (confpaysanne35@libertysurf.fr ).Les personnes désirant participer
au repas sont invitées également à s’inscrire à ce numéro. Le prix du
repas (qui comprend également l’entrée pour le fest-noz est de 12 ?)
Confédération Paysanne 35, 69 rue de l’Alma, 35000 Rennes Fax : 02 99 41
90 35

VETO A LA GUERRE : actions organisées avec le "Collectif rennais contre
la logique de guerre et de terrorisme, pour un monde de justice et paix"
è SAMEDI 18 JANVIER : Manifestation à 15H00, place de la Mairie à RENNES
Ce 18 janvier, aux USA, les mouvements américains s’opposant à la guerre
en Irak manifesteront à l’occasion du "Martin Luther King Day".
Solidairement avec eux, le mouvement social européen de Florence a
appelé à manifester ce même jour pour mettre en échec cette logique de
guerre dont le véritable motif d’agression est le contrôle des USA sur
les réserves pétrolières du Moyen-Orient. Il y a urgence à faire
pression pour réfuter les arguments de guerre : le 27 janvier, la remise
du rapport des inspecteurs de l’ONU ouvrira un débat au Conseil de
sécurité. La France a une responsabilité particulière : elle est un des 5
pays membres permanents au conseil de sécurité. Elle peut donc en
opposant son droit de veto, faire obstacle à la guerre en Irak et la
rendre illégitime selon le droit international. De plus elle préside le
conseil de sécurité de l’ONU ce mois de janvier 2003. La culture de
peur, inculquée et mondialisée sous couvert de la chasse au terrorisme,
va à contre-sens de l’émergence de plus de justice et de démocratie en
Irak et au Moyen-Orient, et de paix sur la planète. Depuis la Guerre du
Golfe en 1991, 12 ans d’embargo et quatre ans de bombardements quasi
quotidiens de l’Irak par les aviations américaine et britannique ont
démontré que ce n’est pas par les bombes et les souffrances du peuple
qu’on favorise la démocratie, mais qu’elles n’ont encore fait
qu’aggraver l’assise de la dictature de Saddam Hussein sur le peuple
irakien. L’embargo imposé au peuple irakien lamine l’espoir et ajoute la
souffrance, la faim et le manque de soins à l’oppression du
dictateur. Pour favoriser la démocratie et la justice, l’urgence est la
levée de l’embargo pour libérer de l’espoir dans le peuple irakien. En
manifestant massivement notre veto citoyen à la guerre, dans plusieurs
villes de France le 18 janvier en solidarité avec les mobilisations qui
ont lieu aux USA et en Europe, nous pouvons exiger du gouvernement et du
président de la République que la France , qui peut s’opposer au
déclenchement du conflit, fasse effectivement obstacle à la guerre en
Irak en utilisant son droit de veto à l’ONU.

VETO A LA GUERRE :

Le lundi 10 février, Maison du Champ de Mars à 20H30 : conférence-débat
sur le problème de la guerre en Irak et Moyen-Orient et de l’hégémonie
des USA, le poids des mouvements citoyens et de l’Europe avec Françis
WURTZ, député européen, président du "groupe gauche unitaire/ gauche
verte nordique" au parlement européen", organisé par le collectif
rennais.

VETO A LA GUERRE :

Samedi 15 février, déplacement à PARIS pour manifestation nationale
(Journée de manifestations nationales dans tous les pays d’Europe avec
montée dans chaque capitale) Inscrivez vous pour aller à PARIS : départ
organisé en cars avec le collectif rennais. Coût 23 ? à 25 ?. Pour
réservation auprès ATTAC Rennes, contact Jacques : faire message à
[jacques.rioual@wanadoo.fr] ou téléphoner à 06-09-28-72-12

Vendredi 17 janvier 2003 à 21 h : Stade Jean Coquelin(square Louis
Armand) RESISTANCES : chants et danses sur l’état du monde et la
nécessité de ne pas le laisser être mené par les seuls intérêts
financiers organisé par l’Action Culturelle Entreprise et le Comité
d’entreprise des cheminots 02 99 50 12 61

Jeudi 30 janvier 2003 à 20 h 30 à la MIR, 7 Quai Chateaubriand 35000 Rennes (02 99 78 22 66) conférence sur La Cour Pénale Internationale avec William Bourdon, avocat spécialisé dans les Droits de l’homme, organisée par Le Magazine International

Forum Social Local

Le MEDEF et ses bras séculiers ( gouvernement, et assemblées) vont très
vite, car ils veulent créer des points de non-retour : France Télécom,
Air France, EDF/GDF, abrogation de la loi sur les licenciements
économiques (déjà bien timide), coups sérieux contre les 35 h (tout
particulièrement dans le secteur de l’hôtellerie), vers la suppression
de l’ISF (au nom de l’attractivité économique de la France, c’est à dire
de sa dépendance encore plus forte vis à vis des USA), crash organisé de
la solidarité nationale ( voir mesures sur la CMU, pénurie organisée des
hôpitaux publics dans le but de rendre obligatoire dans les faits des
compléments de cotisation auprès des assureurs, déficit organisé des
régimes de retraites), enfin la décentralisation qui a pour objet de
mettre en concurrence les régions à la sauce Bruxelles.

Pour faire tout cela en quelques mois, il faut cacher les intentions :
abrogation de la loi sur le contrôle des aides publiques (qui sera fait
maintenant par ... les entreprises !), reprise en main des médias (voir
le tournant radical du Monde ou les disparitions des débats sur
France-Culture, les nouvelles répartitions du capital dans les maisons
de presse ...), loi sécurité avec renforcement des moyens répressifs,
mise en condition (Cf Bové et les autres syndicalistes et militants),
nomination d’hommes dévoués, sans états d’âme, dans les rouages de
l’Etat, etc ?

Si nous laissons faire, ou si la riposte n’est pas à hauteur suffisante,
la France sera totalement transformée à la fin de l’année : vers des
déserts économiques, statuts battus en brèche, élus inutiles, insécurité
économique généralisée... . Un éventuel gouvernement démocratique se
retrouverait devant un désastre économique car la plupart des secteurs
économiques stratégiques ne seraient plus que des maillons d’entreprises
privées transnationales.

Ils veulent aller très vite car leur base sociale est étroite (ils ont
même du mal à trouver des hommes dévoués en nombre suffisant). Nous
devons rassembler tout aussi rapidement, et nous en avons la possibilité
pour au moins bloquer leur système. Les Forums Sociaux (FSM de Porto
Alegre, FSE de Florence ?), ont enclenché un processus planétaire, du
global au local, permettant :

- de rassembler un nombre de plus en plus important de mouvements
sociaux dans la lutte contre le libéralisme, produisant un effet
"boule de neige" local, national et international ;

- de formuler des propositions alternatives convergentes ;

- et d’élaborer des stratégies pour les mettre en place en fonction de
chaque situation nationale ou continentale.

Dans cette optique, Attac-Rennes pense qu’il est important d’essayer
d’organiser un tel Forum Social Local à Rennes, courant avril,
permettant en plus de préparer la mobilisation contre le G8 qui se
tiendra à Evian les 1, 2 et 3 juin 2003.

Un comité d’organisation est mis en place à Attac-Rennes et plusieurs
réunions sont prévues pour organiser concrètement ce FSL. Une première
proposition de 4 groupes de travail a été faite :

- groupe de travail 1 : comment mobiliser en permanence l’ensemble des
adhérents d’ATTAC-Rennes sur les objectifs du FSL ; l’organisation
permanente des infos entre le CA, les adhérents, et la commission
FSL ;

- groupe de travail 2 : contacts (courriers, rencontres ?) avec les
organisations, autres que partis politiques, qui pourraient se
mobiliser sur les premiers objectifs (vus d’ATTAC-Rennes) du FSL ;
rendre compte au CA des élargissements "naturels" des objectifs du FSL
(tout en évitant une trop forte dispersions de ceux-ci) ; informations
aux partis politiques ;

- groupe de travail 3 : propositions des tactiques de médiatisation et
harmonisation avec les autres organisations partie-prenantes ; les
débats, les cours-débats, les films TNB avec sujets accordés aux
objectifs du FSL ; invitations des jeunes journalistes PLPP ;
invitations aux acteurs de théâtre ; contacts permanents avec la presse
et radio locales ? ;

- groupe de travail 4 : financements et co-financements (ouvrir un
compte spécial FSL ?).

Réunions FSL déjà programmées : lundi 13 janvier (20H30, OSCR) ; jeudi
23 janvier (20H30, FSU) ; mercredi 19 février (20H30, OSCR) : tous les
adhérents ATTAC sont invités à s’y investir.

2003, année décisive pour les retraites

Chirac vient de le rappeler : 2003 sera l’année de la réforme des
retraites. Il faudrait plutôt parler de contre-réforme, au vu des
propositions gouvernementales et patronales. Après les réformes Balladur
de juillet 1993 qui ont entraîné une véritable régression sociale
(baisse de plus de 20% du niveau relatif des pensions par rapport aux
salaires d’ici 2040) pour le secteur privé, le gouvernement veut encore
rallonger la durée de cotisation. L’an dernier au sommet européen de
Barcelone, Chirac et Jospin ont signé un allongement de 5 ans de l’age
du départ en retraite. Le vice-président du Medef, Guillaume Sarkosy,
vient de préconiser une augmentation de 6 à 7 années de durée de
cotisation. Le Commissariat au Plan veut aller jusqu’à 42,5 ans. Mais,
au préalable il faut, comme le dit le Medef "faire sauter le verrou de
la fonction publique ?". Le gouvernement s’appuie sur la régression
imposée en 1993 aux salariés du privé pour obtenir l’alignement de la
fonction publique, au nom de la justice. Il faut rétablir
"l’équité" pour "sauver" le système de retraites ! Voilà l’unique
argument qui sera martelé sans fin par le Medef et son organe exécutif,
le gouvernement !!! L’axe est fixé et M. Fillon l’a clairement rappelé :
le "dialogue" se traduira par des « concertations » mais pas par des
« négociations » avec les organisations syndicales : c’est le gouvernement
et le parlement qui décideront. Au nom de "l’équité", il s’agira
d’essayer d’appliquer aux fonctionnaires les mesures injustes qui ont
déjà touché les salariés du privé. L’alignement se ferait par le bas et
la dégradation de la situation des salariés du privé serait entérinée et
étendue aux fonctionnaires puis, par la suite aux autres régimes
spéciaux (SNCF, EDF...) avant d’aller plus loin. C’est une régression
sociale d’ampleur qui se prépare.

Rétablir la vérité

Le prétexte de la démographie ! Il est certain que le nombre de personnes
âgées va fortement augmenter (et c’est tant mieux !!!). Conséquence
mécanique : la charge que feraient peser les personnes âgées sur les
actifs doublerait quasiment entre 1995 et 2040 nous dit le rapport
Charpin ! Mais il ne faut pas tronquer la réalité : ce qui importe, du
point de vue démographique, c’est le rapport entre le nombre de
personnes en âge de travailler et le nombre de celles qui sont soit trop
vieilles, soit trop jeunes pour le faire, soit au chômage. Or, ce
rapport va peu varier au cours des prochaines décennies : la charge des
inactifs (jeunes et personnes âgées) serait multipliée par 1,25 à
l’horizon 2040. On est donc très loin du doublement annoncé (25% c’est 4
fois moins que 100% !). Et ce chiffre n’a d’intérêt que si on le met en
relation avec l’accroissement de la richesse nationale produite (le PIB)
pendant cette même période. Or, même les hypothèses les plus pessimistes
en la matière prévoient au minimum un doublement. Le problème n’est donc
pas insurmontable. Si on prend l’objectif de maintenir le niveau actuel
des retraites par rapport aux salaires, la part des retraites dans le
PIB passerait de 12 à 18% (+ 6 points). Cette augmentation est
supportable : le poids des pensions s’est accru de plus de 7 points entre
1950 et 1995 sans que cela provoque les cataclysmes que certains
dénonçaient déjà à l’époque. Pour couvrir cette évolution, une
augmentation de 15 points du taux de cotisation sur 40 ans (soit 0,37
point par an) suffirait. Un rééquilibrage du partage de la valeur
ajoutée, la richesse produite par les entreprises, doit être opérée.

Rétablir l’équité ? Actuellement, les salariés du privé et du public
touchent, en moyenne, des retraites équivalentes (76% pour un salaire
mensuel de 2000 ? : voir "Les retraites en France" de P.A. Greciano, La
Documentation Française 2002). Les systèmes de retraites sont organisés
de façons différentes. Contrairement aux salariés du privé, les primes
et indemnités ne rentrent pas en ligne de compte dans le calcul de la
retraite des fonctionnaires ; par contre, celle-ci est calculée sur la
base de 75% du salaire des 6 derniers mois. Dans les faits, les salariés
du public et du privé arrêtent de travailler quasiment au même âge :
entre 57 et 58 ans (voir 1er rapport du COR, Documentation Française
2001). Cette situation, égalitaire entre privé et public, est en train
de disparaître progressivement et les salariés du privé verront leur
niveau de retraite se dégrader de façon importante dans les années à
venir, ce qui est inacceptable (et la situation est encore pire pour les
femmes qui représentent 83% des personnes percevant des retraites
inférieures au minimum vieillesse) : il faut revenir sur les mesures
prises ces dernières années, en particulier sur le mode d’indexation des
retraites et la durée de cotisation. Sur ce dernier point, le retour à
37,5 annuités ne représenterait qu’un faible surcoût (0,3 point de
PIB). On ne réparera pas l’injustice faite aux salariés du privé en
l’étendant aux salariés du public. Le passage à 40 annuités pour ces
derniers n’améliorerait en rien la situation des salariés du privé. Bien
au contraire, comme le note le journal La Tribune (03/12/02), "laisser à
37,5 ans la durée de cotisation pour les fonctionnaires empêche d’aller
au delà de 40 ans dans le privé".

Augmenter la durée de cotisation ? Décaler l’âge de départ à la retraite
serait un recul historique : depuis environ un siècle et demi, grâce à
l’accroissement régulier de la richesse nationale, aux gains de
productivité, le temps passé au travail a baissé régulièrement, alors
même que la durée de vie augmentait. La grande conquête sociale qu’a été
la retraite à 60 ans sur la base de 37,5 années de cotisation en est l
’illustration. Alors que la richesse nationale va continuer à croître -
elle devrait au moins doubler d’ici 2040 -, les projets gouvernementaux
et patronaux aboutissent à exclure les salariés de son partage. Alors
qu’on note une détérioration des conditions de travail (stress,
accidents ?), loin d’être un privilège, partir à la retraite assez tôt
permet d’être plus en forme pour en profiter (l’espérance de vie à 60
ans est de 18 ans pour un ouvrier, contre 24,4 ans pour un cadre
supérieur). Le destin des salariés n’est pas de travailler jusqu’à
épuisement dans les entreprises !

Si les actifs paient les pensions des retraités, en contrepartie, les
salariés âgés laissent leur place sur le marché du travail aux nouvelles
générations. Cette exigence est d’autant plus forte qu’un chômage de
masse continue d’exister . Décaler l’âge de départ à la retraite revient
à préférer entretenir le chômage des jeunes plutôt que de payer des
retraites .

Les jeunes entrent de plus en plus tard sur le marché du travail, soit
pour cause de chômage, soit pour suivre leurs études. Dans le même
temps, les entreprises continuent à se débarrasser de leurs salariés
bien avant 60 ans : seuls 45,3% des hommes et 41,8% des femmes
travaillent encore à la veille de prendre leur retraite (rapport du
COR). Il sera de plus en plus difficile de cumuler les annuités requises
pour avoir une pension à taux plein. L’augmentation de la durée de
cotisation est donc une mesure hypocrite qui vise à la mise en place
d’une retraite à taux réduit pour le plus grand nombre .

Fonds de pension : cotiser plus pour moins de retraite. Le gouvernement
semble avoir renoncé, pour le moment, à instaurer des fonds de pension :
la situation actuelle des marchés boursiers ne se prêtant pas à une
défense de la capitalisation. Mais ce n’est que partie remise... La plus
grande vigilance s’impose ! Les partisans des fonds de pension proposent
de rajouter un étage supplémentaire au système de Retraites : un
complément retraite par capitalisation. Aujourd’hui les salariés qui le
désirent peuvent déjà avoir accès à de l’épargne de long terme pouvant
être utilisée pour la retraite (SICAV, assurance-vie...). Pourquoi donc
vouloir créer de nouveaux produits ? D’abord, en généralisant un
complément retraite par capitalisation, on pourrait ainsi justifier une
baisse du montant des pensions de la retraite par répartition. Ensuite,
en généralisant et en amplifiant le recours à la capitalisation, on
aboutirait à moyen terme à un changement de logique, la retraite par
répartition dépérissant progressivement au profit des retraites par
capitalisation.

Tout ça pour le plus grand profit des banques et des compagnies
d’assurance qui lorgnent depuis des années sur le fabuleux « marché des
retraites ». Les salariés n’en tireraient aucun bénéfice : ils devraient
cotiser deux fois, une fois pour la retraite par répartition, une fois
pour la retraite par capitalisation et sans aucune garantie sur le
montant de leur future pension puisque la retraite par répartition
baisserait, alors que les fonds de pension ne s’engagent jamais sur un
montant de retraite. Ils sont "à cotisation définie" et la pension
versée est strictement dépendante de l’état des marchés financiers au
moment de prendre sa retraite, et après.

Avec ce système, on joue sa retraite en Bourse ! Ainsi, les 4
principales compagnies d’assurance britanniques offrant des produits
d’épargne retraite ont écrit à leurs clients qu’elles seraient dans
l’incapacité de leur verser le montant de la pension sur lequel elles
s’étaient engagées et les ont incité à se retourner vers le système
public de retraite (seulement 32% du salaire d’activité !) alors que les
dirigeants réclament un allongement de la durée du travail jusqu’à 70
ans !. Une situation similaire existe dans les autres pays européens où
le système par capitalisation est dominant, sans parler des Etats-Unis,
où des centaines de milliers de salariés ont perdu leur retraite en même
temps que leur emploi (CF Enron) et où le célèbre fonds Calpers ne
pourra plus, d’ici à 2005, payer les rentes de ses adhérents et devra
vendre massivement ses actifs boursiers, ce qui entraînera une chute des
cours. D’où les pressions de ses financiers pour la création de fonds de
pension en Europe, capables de racheter les titres vendus par les
Américains.

Enfin, le développement de la capitalisation entraîne toujours une
aggravation des inégalités sociales. Aux USA, pays référence, les 2/3
des titres des fonds de pension sont possédés par moins de 10% des
salariés et 57% d’entre eux n’y cotisent pas par manque de moyens. Une
situation à ne pas reproduire en France !

D’autres choix possibles La retraite par répartition a fait ses
preuves : elle a permis une augmentation considérable du niveau moyen
des pensions (d’ailleurs les "grands" PDG ne s’y trompent pas : ils
cotisent tous aux régimes de répartition) . Il faut conforter ce système
de retraite fondé sur la solidarité entre les générations et ne pas
laisser les marchés financiers ni les spéculateurs décider du niveau des
pensions.

Il faut maintenir la parité moyenne de niveau de vie entre actifs et
retraités , résultat de décennies de développement du régime par
répartition, parité remise en cause par les mesures Balladur de 1993 et
les accords Arrco/Agirc de 1996 sur lesquelles il faut revenir. Aucune
retraite ne doit être inférieure au SMIC. L ’accroissement de la
richesse nationale peut permettre de financer ces objectifs puisqu’ une
croissance même très modérée de 1,7 % par an (on a eu 2,1% par an entre
1973 et 1996), permet un doublement du PIB en 2040 alors que la charge
des inactifs n’aura été multipliée que par 1,25. Un moyen important de
diminuer cette charge est de réduire le chômage ! Une politique
familiale dynamique y contribuerait également.

Le seul réel problème est politique, c’est celui du partage de cette
richesse. Une participation plus importante des entreprises est d’autant
plus indispensable que la part des salaires dans la valeur ajoutée (la
richesse produite par les entreprises) n’a fait que baisser depuis 20
ans : de 70% en 1980, elle est redescendue à moins de 60 % aujourd’hui,
niveau de 1960 (source : INSEE). Or, dans le même temps, la productivité
du travail augmentait de plus de 50 %.

Un rééquilibrage de la valeur ajoutée pour financer les retraites est
donc tout à fait possible. Le problème politique qui est posé est celui
de l’accaparement des gains de productivité par le patronat et les
financiers. Un nouveau partage de gains de productivité entre profits et
salaires au sens large (salaire direct, pension, temps de travail) doit
être mis en oeuvre. Ainsi, un transfert de 0,5 point de productivité par
an suffirait à résoudre le problème de financement des retraites, même
dans les hypothèses économiques les plus défavorables. Il faut arrêter
la fuite en avant des exonérations de cotisations patronales (payées par
l’Etat, donc les salariés !) et mettre à contribution les revenus
financiers qui échappent à la solidarité. C’est ça l’équité !

Cela suppose simplement la volonté politique de l’imposer au
patronat.. La régression sociale peut être évitée, des solutions
existent pour garantir l’avenir des retraites ? à condition d’être
capable de construire les rapports de force nécessaires. Les
manifestations du samedi 1er février doivent être une première étape.

Quelques nouvelles des groupes de travail d’attac-Rennes

"Attac Campus" : le compte-rendu des groupes thématiques est disponible
sur la liste et sur le site. Attac-Campus organise de nombreuses
réunions et conférences/débat sur la Fac et participe concrètement aux
actions en cours (collectif "Contre la guerre", préparation du Forum
Social Local ?). En particulier, SUD étudiant / SOLIDAIRES et ATTAC
organisent un débat sur le libéralisme dans l’éducation le mercredi 15
janvier à 20h30, à l’Université Rennes 2 / Villejean avec :

YVES CAREIL : Psychologue, membre de l’équipe de recherche E.S.C.O.L.,
il est notamment l’auteur de "De l’école publique à l’école libérale,
sociologie d’un changement" (éd. Presses Universitaires de Rennes, 1998)
et de "Ecole libérale, école inégale" (coéd. Syllepses / Nouveaux
regards, 2002).

NICO HIRTT : professeur de Mathématiques en Belgique, il est membre
fondateur de l’association « Appel Pour une Ecole Démocratique. Il est
l’auteur du livre "Tableau noir" (éd. EPO, 1997) et "L’école prostituée,
l’offensive des entreprises sur l’enseignement" (éd. Labor / Espace de
Liberté, 2002).

Alors que le service public d’éducation est fortement fragilisé
(fermetures d’écoles, disparition programmée des surveillants et des
aides éducateurs, réforme de l’Université ?), de nombreuses mobilisations
s’organisent, montrant l’attachement de la population à une certaine
idée de l’école. Pourtant, l’influence du pouvoir économique sur
l’enseignement ne cesse de s’accroître et ses réseaux d’influences, très
puissants, tentent d’introduire une révolution libérale dans
l’enseignement public.

- Le groupe "santé" se réunit le mardi 14 janvier à 20H30 à la Maison du Champ de Mars. Contact : Sophie, 02.23.30.28.24.

- Le groupe "eau" se réunit le mercredi 15 janvier à 20H30 à la MCE pour discuter de l’action sur la remunicipalisation de l’eau. Contact : Sophie, 02.23.30.28.24.

- Le groupe "interpellation des élus" se réunit le jeudi 16 janvier à 20H30 à la FSU. Contact : Claude, 02.99.57.12.86.

- Le groupe "emploi" se réunit le lundi 20 janvier à 20H30 à la Maison du Champ de Mars. Contact : Sophie, 02.23.30.28.24.

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Notre taux de renouvellement et d’adhésion est toujours trop faible par
rapport au fichier des contacts. La participation aux actions, c’est
essentiel, mais l’adhésion aussi, c’est important !

L’imprimé de renouvellement est joint au N° 24 de "lignes d’Attac"
(décembre 2002) que tous les adhérents abonnés sont en train de recevoir
actuellement d’Attac National.

Il y a aussi un bulletin d’adhésion dans le même envoi de ligne d’Attac :
à chacun de l’utiliser pour "recruter" de nouveaux adhérents dans son
entourage . Notre force d’ATTAC , c’est aussi notre nombre ? s’il croît
avec nous ?

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